Les entreprises reçoivent bien trop de cadeaux

« Il faut épargner dans la sécurité sociale ». Tel est le discours du gouvernement. Les pensions, les allocations de chômage, les maladies longue durée,… pour eux, tout cela coûte trop cher. Le problème ne réside pourtant pas dans les dépenses, mais bien dans les économies. La Centrale Générale – FGTB organisait une journée d’étude sur les généreux cadeaux que le gouvernement octroie aux entreprises. Car ce sont les déductions et les subventions dont elles bénéficient qui font que les moyens sont insuffisants, ce qui engendre des économies et une pauvreté croissante.

Nous, travailleurs, nous coûtons trop chers. C’est pour cette raison que les employeurs perçoivent des déductions, la plupart du temps sans la moindre contrepartie. Cette politique coûte beaucoup d’argent et le résultat est pour le moins discutable. Alors que les emplois deviennent meilleur marché, le chômage reste élevé, les emploi s’envolent vers les pays à bas salaires et les salaires n’évoluent pas pour autant. Conséquence : une pauvreté croissante, des horaires de travail plus longs, un service moins efficace.

Le seul résultat de cette politique est d’augmenter les bénéfices pour les actionnaires puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de véritables cadeaux offerts aux entreprises. Quels sont ces subsides et déductions ? 

Cotisations sociales

En premier lieu, le gouvernement a pris la décision de réduire les cotisations patronales de 32,4% à 25% d’ici 2020. Pour des groupes spécifiques tels que les travailleurs âgés ou les travailleurs peu qualifiés, il existe des réductions supplémentaires.

Non versement du précompte professionnel 

Beaucoup d’entreprises bénéficient d’une réduction sur le précompte professionnel : pour le travail en équipe, dans le secteur de la construction, pour la recherche scientifique,…

Impôts des sociétés

L’impôt sur le revenu des sociétés a également été réduit : de 34 à 25%. Et de nouveaux avantages ont vu le jour comme la déduction pour innovation.

Subsides aux entreprises

En Belgique, beaucoup d’argent est dépensé en subventions pour les entreprises. De 14 milliards d’euros d’impôt des sociétés perçus auprès des entreprises, 11 à 12 milliards sont reversés sous forme de subsides. 

Choix délibéré

Nous ne sommes pas opposés à une politique qui rend le travail meilleur marché. Mais des conditions bien définies doivent être fixées afin d’assurer une augmentation effective du nombre d’emplois. De plus, la perte de recettes pour la sécurité sociale demande une compensation sous la forme, par exemple, un impôt sur la fortune !

Nous sommes opposés à la politique de l’offre, qui octroie une série de cadeaux aux entreprises compétitives et qui enrichit quelques personnes. Pour nous, il faut privilégier une politique de la demande qui grâce à un bon pouvoir d’achat (salaires, retraites, allocations) et à de bonnes allocations pour les citoyens, garantit une demande croissante et donc plus d’investissements et d’emplois.