Un accord pour les travailleurs de la construction

Vos délégués réunis en conseil syndical de la FGTB Construction viennent d’approuver ce matin le protocole d’accord pour votre secteur. Cela signifie donc que d’ici peu, l’accord  sera transposé en conventions collectives de travail (CCT). Bien sûr cela n’aura pas lieu avant que les autres syndicats l’approuvent également. Voyons ensemble son contenu.

Le contexte

Pour comprendre cet accord, il est important de le remettre dans son contexte. Tout d’abord signalons que les employeurs sont eux aussi venus à la table des négociations avec leurs propres revendications : plus de flexibilité, introduction d’une prime de rendement individuelle (à la place d’une collective),… Bien évidemment, nous avons refusé et nous sommes battus avec succès. 

Ensuite, il faut savoir que les négociations étaient cadenassées par le carcan strict imposé par le gouvernement que la FGTB a refusé de signer. Pour l’accord 2021-2022, les salaires ne pouvaient augmenter que de maximum 0,4 %, soit des cacahuètes. Une insulte pour les travailleurs qui ont bravé la crise du corona sans ménager leurs efforts. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la FGTB fait de la modification de la Loi de 96 sur la compétitivité une priorité absolue : c’est cette loi qui permet de fixer une norme salariale impérative. Sans modification de la loi, nous nous retrouverons lors des prochaines négociations dans la même situation : l’impossibilité de négocier plus dans les secteurs qui se portent bien, comme la construction.

Cela montre aussi l’importance de préserver nos libertés syndicales, de plus en plus souvent attaquées. Sans ces libertés, il serait tout simplement impossible de se battre pour exiger la modification d’une loi injuste comme celle de 96 ou toute autre injustice. Si pour vous aussi c’est une priorité, rejoignez-nous à notre manifestation du 6 décembre à Bruxelles. Plus d'info

Les enjeux pour demain

Le secteur de la construction se porte bien, sans compter les millions injectés par le plan de relance européen, fédéral ou régional et les reconstructions en cours en Wallonie suite aux inondations de cet été. Cependant, on ne peut pas fermer les yeux sur la réalité : pénurie de main-d’œuvre, charge de travail qui explose dans un secteur où la pénibilité est  incontestable et les ravages du dumping social. 

Les employeurs ne cessent de se plaindre de la pénurie de main-d’œuvre, mais ils doivent faire des efforts pour rendre le secteur réellement attrayant.

Ils doivent comprendre que cela passera inévitablement par une revalorisation des salaires et des mesures appropriées pour rendre le travail soutenable dans le secteur. Les nombreuses heures de déplacement, qu’on appelle « mobilité », sont un frein à l’accessibilité du secteur, car en plus de conditions de travail pénibles, les travailleurs et travailleuses perdent énormément de temps pendant leurs trajets. D’autant plus que les fins de carrière sont de moins en moins accessibles. Pour nous l’équilibre vie privée et vie professionnelle est une priorité. C’est une question de respect envers les travailleurs. 

En ce qui concerne le dumping social et la sécurité sur chantier, les drames ne manquent pas, citons les accidents mortels à Anvers et Charleroi. Ces drames sont souvent causés par une sous-traitance en cascade, des problèmes de communication et un manque de sécurité flagrant. Depuis des années, nous dénonçons ces situations intolérables et nous exigeons un meilleur contrôle de la sous-traitance, sa limitation et un contrôle permanent des entrées et sorties sur chantier. L’attractivité du secteur passe par une meilleure lutte contre le dumping social. En tant que Centrale Générale, nous défendons tous les travailleurs, et c'est en responsabilisant les employeurs que nous pourrons lutter efficacement contre l'exploitation d'une main d'œuvre bon marché.

Evidemment, la FGTB Construction continue de se battre pour obtenir des avancées dans ces domaines, mais ce n’est qu’avec le soutien de nos affiliés que nous y arriverons ! 

Consulter les principaux points de l'accord