Intérim à vie ? Stop au carrousel des contrats intérimaires !

Campagne intérimLe travail intérimaire, un tremplin vers un emploi fixe ? Beaucoup le pensent, mais pour de nombreux intérimaires, c’est loin d’être le cas. Pendant 5, 6, 7 années consécutives, voire plus, ces intérimaires doivent attendre la fin de leur contrat pour savoir s’ils peuvent revenir la semaine suivante ou pas.

La FGTB Intérim a réalisé une enquête auprès de travailleurs intérimaires de longue durée et les faits sont là. Un nombre croissant de travailleurs enchaîne les contrats d’intérim. Plus grave : la majorité des personnes interrogées restent dans la même entreprise, souvent sans jamais obtenir un CDI.

Ce carrousel de contrats « temporaires » oblige les intérimaires à continuer à travailler malgré tout. Nous tirons la sonnette d’alarme « Stop, ça suffit ! ». Le travail intérimaire ne devrait avoir qu’une durée limitée, être toujours motivé par l’employeur et aboutir à un contrat fixe. Le gouvernement doit s’attaquer aux abus dans le travail intérimaire.

En avez-vous fait l'expérience en tant que travailleur temporaire ? Ou souhaitez-vous plus d'informations ? Consultez le site www.interimavie.be.

 

Les intérimaires témoignent

L'enquête de la FGTB Intérim a également permis aux intérimaires participants de partager leur expérience personnelle. Combien de temps ont-ils travaillé en tant qu'intérimaires ? Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné sur le lieu de travail ? Qu'est-ce qui a été promis et qui n'a finalement pas été accordé ?

Plus de 300 intérimaires ont indiqué qu'ils étaient prêts à témoigner dans le cadre de cette étude. Parmi eux, une cinquantaine d'intérimaires ont fait enregistrer leur expérience. Ces histoires font souvent froid dans le dos. Elles vont de la non-récompense d'un travail acharné à des abus flagrants.

Nous en présentons une sélection qui donne une bonne idée des résultats de l'enquête. Car au-delà des chiffres parfois controversés, c'est souvent l'histoire personnelle du travailleur intérimaire qui nous marque et nous dit qu'il est urgent d'agir face à ce carrousel de contrats intérimaires.

 

J'ai plus au moins 5 ans d'expérience en intérim maintenant. Avant l'intérim, j’ai toujours eu des contrats à durée déterminée et j’envoyais des CV mais souvent sans réponse. Parfois je passe des entretiens, mais on me dit seulement "on va vous rappeler " – puis rien du tout. La seule raison qu’on me donne, c'est "tu es trop gentille". Alors voilà pourquoi je me suis tourné vers l’intérim au lieu de rester sans emploi. Une fois j’ai demandé à mon employeur sur le lieu de travail où j'effectuais mon travail intérimaire si elle pouvait me donner un contrat indéterminé. Elle m’a répondu qu'elle ne peut pas me donner un tel contrat "à cause de son agence d'intérim". Elle ne me donne pas de contrat alors que j’ai fait plus de 4 ans (!) dans le même service. Voilà, la réalité.

Renée

Le premier problème, c'était de me battre tout le temps, mais vraiment tout le temps, contre les contrats étudiants. J'en ai eu marre de me battre, de sans cesse devoir prouver ma valeur... mais les étudiants, eux, ils sont repris à chaque fois car il y a moins de charges pour l'employeur. Le plan impulsion, c'est pour aider l'intérimaire, et non l'employeur, n'est-ce pas ?

Cécile

Après 10 ans d'intérim dans la même (grosse) boîte, il est toujours impossible de négocier un contrat fixe, même un CDD ! Et l’évolution du salaire ? Je ne peux compter que sur l'index !

Francine

C'est à vous

Rester 6, 7, ... 10 années ou plus d’affilée auprès du même utilisateur sur la base de contrats intérimaires. Ce n’est plus une exception. Pour ces travailleurs, le travail intérimaire s’est transformé d’un système temporaire en un phénomène permanent.

La FGTB Intérim a recueilli des centaines de témoignages d'intérimaires qui sont restés plusieurs années dans le carrousel des contrats d'intérim. Vous avez vécu une expérience similaire ? N'hésitez pas à nous en faire part !

 

Communiqué de presse

Le travail intérimaire, un tremplin vers un emploi fixe ? Beaucoup le pensent, mais pour de nombreux intérimaires, c’est loin d’être le cas. Pendant 5, 6, 7 années consécutives, voire plus, ces intérimaires attendent la fin de leur contrat sans savoir s'ils reviendront ou non la semaine suivante.

La FGTB Intérim a réalisé une enquête auprès de travailleurs intérimaires de longue durée et les faits sont là : un nombre croissant de travailleurs enchainent les contrats d'intérim. Plus grave: la majorité des personnes interrogées le fait pour le même utlisateur, c’est-à-dire la même entreprise.

Les résultats de l'enquête sont également confirmés par des dizaines de témoignages recueillis. De nombreux travailleurs intérimaires espérant un contrat fixe ont été maintenus en attente pendant des années. Les histoires sont parfois choquantes : des erreurs répétées à l'abus du travail intérimaire.

Nous voulons endiguer la précarité causée par les contrats d’intérim courts et successifs. C'est pourquoi, tout d'abord, nous souhaitons que les contrats d'intérim soient conclus pour une durée correspondant à la durée réelle de la mission auprès d'un même utlisateur.

Dans le but de freiner l'emploi de longue durée dans l'intérim, nous préconisons également de limiter le nombre de contrats d'intérim à un maximum de 25 par an et par travailleur intérimaire. Parce que dans la situation actuelle, La FGTB Intérim n’a pas d'autre choix que tirer la sonnette d’alarme : « Stop, ça suffit ! »

L’espoir d’un emploi stable pousse les intérimaires à continuer à subir le carrousel des contrats imposé par l’intérim. Le travail intérimaire ne devrait avoir qu'une durée limitée, être toujours motivé par l'employeur et aboutir à un contrat fixe dans un avenir prévisible. Le gouvernement doit s’attaquer aux abus dans le travail intérimaire.

Stop au carrousel des contrats intérimaires ! Plus d'infos sur www.interimavie.be