Ensemble vers un Alter Summit à Athènes ! Debout pour la démocratie !

L’impact des décisions européennes sur le marché du travail en Belgique est sans cesse croissant. Gel des salaires, prolongation des carrières, réforme de l’index… Il est dès lors important d’avoir du répondant au niveau européen. Pour ce faire, La Centrale Générale de la FGTB s’est pleinement investie dans le processus de l’Alter Summit qui a pour objectif de construire un rapport de force afin de changer la politique européenne. Rencontre avec Eric Nemes, membre actif dans cet Alter Summit.

En quoi consiste l’Alter Summit ?

Il s’agit d’un réseau qui regroupe près de 150 organisations syndicales, mouvements sociaux, ONG, réseaux universitaires et personnalités. Tous : travailleuses, ouvriers, chômeurs, étudiant-e-s, chercheuses, migrants, enseignants, … tous s’unissent pour mettre en avant des alternatives aux décisions néolibérales de l’UE. Notre objectif est de faire changer la politique actuelle, de créer un rapport de force pour aboutir à une Europe vraiment démocratique, dans laquelle le social ne passe pas après l’austérité et l’écologie après le profit. Nous voulons pouvoir peser sur les éléments essentiels des politiques européennes comme l’austérité, l’atteinte à la démocratie, la dette, le rôle de la BCE. Cet Alter Summit a pour ambition de constituer «un premier pas vers un front social européen.» En tant que Centrale Générale, nous y appuyons surtout les initiatives portant sur les thèmes suivants: actions de solidarité, négociations collectives et salaires.

Plus que jamais, il est essentiel de réagir pour arrêter les politiques d’austérité, de destruction de droits sociaux prônée par l’Europe. Comment l’Alter Summit compte-t-il s’y prendre ?

Depuis mars 2012, nous nous sommes réunis à plusieurs reprises afin de définir nos priorités communes. Actuellement, nous sommes en train d’élaborer un manifeste qui rassemble les revendications communes et urgentes qui portent sur 4 thèmes principaux : dette, austérité, salaires et démocratie. Ce manifeste constituera la base de l’union des membres de l’Alter-Summit. Il s’agit d’un instrument important de convergence des luttes en Belgique et en Europe. Il est actuellement débattu par des dizaines de citoyens dans des centaines d’organisations. Il sera présenté à Athènes lors de l’Alter Summit le 7 et le 8 juin 2013. Face à la mondialisation, au réseau des financiers qui à Davos ou à Bruxelles organise le monde sur le principe 1$ = une voix, nous voulons construire un réseau démocratique de citoyens européens dans lequel chaque femme et chaque homme a une voix.

Pourquoi avoir choisi la Grèce pour accueillir le premier Alter Summit ?

Suite à l’appel des différents mouvements grecs et au vu des conséquences sociales et économiques dramatiques dans ce pays, il a été décidé d’organiser le premier sommet alternatif en Grèce. Il s’agit quelque part du laboratoire de l’austérité de l’Europe, on peut voir le résultat de cette politique, un appauvrissement généralisé, ouvrant au boulevard au fascisme, c’est un désastre. Les 7 et 8 juin 2013 à Athènes, avec des milliers de citoyens de toute l’Europe nous serons solidaires et manifesterons avec le Peuple Grec. Déjà de toute l’Europe des opposants aux politiques d’austérité sociale et économique imposées par l’Union Européenne, se préparent. Ils organisent des autocars du Portugal et d’Italie, des charters de Norvège et de Bruxelles,..., des vélos et peut-être même une marche.

Quel est le programme de ce premier sommet alternatif ?

Le vendredi, nous ferons un tour d’Europe des luttes pour garantir le droit à l’éducation, à la santé, au logement, à l’égalité homme femme. A l’occasion d’un grand événement politique nous présenterons le manifeste, ses 4 axes principaux et ses alternatives. La conclusion est prévue vers 21h. Ensuite une grande soirée inter-culturelle avec des artistes grecs et invités permettra d’échanger nos spécialités culinaires, nos langues, nos chants et de comprendre nos différences pour mieux les surmonter. Ces 2 évènements seront retransmis en direct sur internet. Ce sera dès lors l’occasion pour une ou plusieurs villes belges d’organiser des actions décentralisées. Après la diffusion du direct d’Athènes, les participants auront la possibilité de débattre.
Le samedi seront organisées des assemblées : le matin sur les initiatives solidaires ainsi que 4 groupes sur la dette, la paix, les droits sociaux et la transition écologique ; et l’après-midi sur la droitisation de l’Europe ainsi que des groupes sur les banques, les biens publics, les traités européens et les droits syndicaux. Ces échanges seront suivis d’une manifestation de solidarité au centre d’Athènes.

Une délégation de la Centrale Générale composée principalement de permanents et délégués actifs au niveau international et/ou dans des CoEE* participera à l’événement.

Pour la Centrale Générale de la FGTB, cet événement sera également l’occasion d’aller à la rencontre des syndicats grecs.

A-t-on déjà conscience des enjeux de cet Alter Summit au niveau belge ?

Les membres de l’Alter Summit ont conscience qu’il faut désormais faire connaître ce réseau. Il s’agit d’une opportunité historique de proposer une alternative aux journaux et tv de droite et de construire un maillage des points d’information et de communication citoyens alternatifs. Pour qu’il fonctionne correctement, en Europe le réseau doit pouvoir se reposer sur de solides bases nationales. C’est pourquoi les organisations belges ont mis sur pied une journée de mobilisation et d’études destinées aux militants actifs en Belgique le 18 mai prochain.

Un des objectifs est de mettre en avant des points d’attention propres à notre pays, de détecter pour les démultiplier les contacts positifs, et de casser les piliers et les murs idéologiques qui nous divisent; de réunir sur des objectifs communs et précis les militants et pas à pas construire un Alter Summit, belge et européen qui pourrait vraiment avoir un impact, et infléchir les décisions néolibérales européennes.

Que peut apporter l’Alter Summit aux travailleurs belges ?

La Centrale Générale de la FGTB s’est jusqu’à présent focalisée sur le thème « Salaires, négociation collective, index ». La négociation collective et les salaires sont de plus en plus souvent mis en danger tant au niveau national qu’au niveau européen… Le maintien des acquis au seul niveau belge, est balayé par la compétition européenne. Par exemple, tant qu’il existera des zones avec des salaires de misère en Allemagne, et des expulsions de travailleurs au Portugal, nos acquis seront en danger.
Via l’Alter Summit, nous avons pour objectif de mettre en place des moyens de défenses contre ces attaques incessantes de l’Europe. Nous restons aussi cohérents par rapport aux campagnes que nous menons (action index,…), nous faisons le lien avec les problèmes concrets rencontrés par nos délégués sur le terrain. Mais les autres thèmes de l’Alter Summit n’en restent pas moins intéressants et pourront être développés par la suite.