La femme, un travailleur comme les autres

Elles s’appellent Caroline, Julie ou Jessica. Leur point commun ? Elles travaillent toutes dans la construction. Elles sont menuisières, maçonnes ou couvreuses. Des femmes qui ont su écouter leur passion et faire tomber bon nombre de préjugés. Robert Vertenueil, secrétaire fédéral à la Centrale Générale de la FGTB nous parle des principaux défis que ces jeunes femmes ont dû relever mais surtout, il nous dit pourquoi leur choix n’a rien d’extravagant.

En Wallonie, les femmes qui décident de se lancer dans l’aventure ne sont pas seules, Construtec Wallonie, un organisme qui regroupe la fédération patronale, les syndicats et le fonds de formation de la construction, est là pour guider les futures travailleuses dans le choix de la filière de formation, mais aussi leur donner des conseils et même les coacher.

Femmes dans la construction, une drôle d’idée ?

Pour Robert, il est grand temps de faire de la place aux femmes dans la construction: « Lorsque l’on aborde la question genre, force est de constater que la construction a encore beaucoup de chemin à parcourir. A l’heure actuelle, on compte seulement 1.500 femmes dans la construction contre 165.000 hommes. C’est révélateur. C’est pourquoi nous avons signé en 2008 la charte de la diversité. Par ce biais, tous les acteurs de la construction, mais aussi d’autres secteurs, se sont engagés à travailler sur cette question.»

Un coaching sur mesure

Si vous êtes tentée par l’aventure, il faut savoir qu’un job coaching est à la disposition des candidates. Cet accompagnement permet de les préparer à la réalité sur le terrain. Y compris à faire face à certaines attitudes machistes. Il est essentiel de jouer franc-jeu dès le départ. Ces femmes seront confrontées à des équipes majoritairement masculines qui ne sont pas toujours disposées à les accueillir comme collègue. Mais avec de la motivation et un bon coaching, cet élément est tout à fait surmontable. Robert ajoute : « Nous ne pouvons pas nous contenter de dire aux femmes venez dans la construction, vous verrez, tout sera rose. Non, cela demande de la préparation. Et à ce propos, nous devons agir sur deux fronts : la formation, mais aussi sur un changement de mentalité. » Pour Caroline Delfosse, tailleuse de pierre, il est important d’être solide. Autant moralement que physiquement : « Même si on s’entend bien, il y a parfois des réflexions. Il faut que ça entre par une oreille et que ça ressorte de l’autre. »

Des patrons plutôt frileux

Lorsque l’on tire le bilan, on constate qu’il y a de très belles expériences, même si force est de constater que les chiffres ne décollent pas comme ils le devraient. Pour Robert, l’explication est à chercher du côté des mentalités : « Quand il faut franchir le pas, les employeurs trouvent 36 excuses du style il faut installer des toilettes supplémentaires, une douche ou alors elles ne sont pas assez fortes. Mais ces arguments ne tiennent pas. Certes, c’est un secteur difficile, mais que dire des infirmières ou des techniciennes de surface ? Qui oserait dire que ce sont des métiers ‘faciles’ ? »

Par contre, il est certain que ce n’est pas un secteur dans lequel on se lance par hasard, juste pour trouver un boulot. La motivation doit être réelle et la volonté aussi. Il faut aussi avoir la chance de tomber sur un patron à l’esprit ouvert et convaincu que l’expérience peut marcher.
Intéressée ? Rendez-vous sur le site : femmesdemetier.be. Vous y trouverez une flopée d’informations utiles et des témoignages qui pourront vous guider dans votre démarche.