Vieillir, oui, mais quel est le prix ?

Alors qu’au 19e siècle, on s’estimait heureux si on atteignait les 50 ans, aujourd’hui, avec un peu de chance et de bons gènes, on peut franchement espérer atteindre les 90 ans, voire plus. Magnifique ! Oui, sauf qu’il ne suffit pas d’être vieux, il faut aussi et surtout pouvoir s’offrir une place dans une bonne maison de repos.

Alors qu’au 19e siècle, on s’estimait heureux si on atteignait les 50 ans, aujourd’hui, avec un peu de chance et de bons gènes, on peut franchement espérer atteindre les 90 ans, voire plus. Magnifique ! Oui, sauf qu’il ne suffit pas d’être vieux, il faut aussi et surtout pouvoir s’offrir une place dans une bonne maison de repos.

Dans le secteur, on distingue les maisons de repos publiques, plus accessibles d’un point de vue financier, et les maisons de repos privées. Celles-ci offrent en général un large éventail de services, dans un cadre agréable, mais bien souvent à un prix exorbitant.

Publique ou privée ?

Le choix d’une maison de repos est bien souvent dicté par les moyens financiers dont on dispose. Les maisons de repos publiques sont plus accessibles, mais en général, on y observe des carences. En outre, il y a de quoi se tracasser dans le contexte actuel de restrictions budgétaires. Aujourd’hui déjà, nombreux sont ceux qui sont obligés de vendre leurs biens pour pouvoir bénéficier d’un encadrement correct.

Quant aux maisons de repos privées, il s’agit de plus en plus souvent de multinationales avides de profits faciles. Pour une place dans un tel établissement, comptez au minimum 2.500 euros. Quand on sait qu’une pension moyenne tourne autour de 1.180 euros, on peut se demander qui a encore les moyens de s’offrir une place dans un tel établissement. La vraie question qu’il faut se poser aujourd’hui est comment allons-nous faire pour finir nos vies dans la dignité ?

Une fortune, mais rien pour les travailleurs

Pour un tel prix, on pourrait s’attendre à ce que les travailleurs des maisons de repos privées soient mieux traités. Or, c’est le contraire, on constate que les maisons de repos du privé font souvent office de mauvais élèves en termes de qualité d’emplois. Les directions rechignent souvent sur le personnel. Leurs seuls objectifs sont la rentabilité et les bénéfices. Le bien-être des travailleurs et même des pensionnaires n’est qu’accessoire.

Besoin urgent de services publics de qualité

Pour notre secrétaire fédéral Eric Neuprez, il est clair que les politiques doivent prendre leurs responsabilités : « Il faut qu’ils se réveillent. Nos ainés doivent pouvoir vivre dignement jusqu’à la fin de leur vie. Il est trop facile de passer la patate chaude au privé et de s’en laver les mains ». Et en effet, il est indispensable de disposer de services publics de qualité.

Cependant, la régionalisation de cette matière ne facilite pas les choses. Il est indispensable de garder un fil rouge pour l’ensemble des personnes âgées et des travailleurs de Belgique. Sans oublier que ce secteur pourrait être créateur de nouveaux emplois. Nos politiques sauront-ils saisir l’opportunité ?