Emplois perdus dans la construction
Notre secteur de la construction occupe de moins en moins de travailleurs belges. Les emplois sont occupés par des travailleurs étrangers. La concurrence de main-d’œuvre bon marché est féroce. Nous avons besoin de mesures beaucoup plus fortes contre le dumping social.

Il faut combattre avec force le dumping social
Notre secteur de la construction occupe de moins en moins de travailleurs belges. Les emplois sont occupés par des travailleurs étrangers. La concurrence de main-d’œuvre bon marché est féroce. Nous avons besoin de mesures beaucoup plus fortes contre le dumping social.
Pour les travailleurs belges de la construction, l’emploi ne cesse de diminuer. Début de cette année, ils étaient 203.900. Tandis que près de 94.000 ouvriers étrangers de la construction sont occupés dans notre pays. Ce chiffre ne prend en compte que les travailleurs légaux qui sont détachés en Belgique par des firmes étrangères pour des missions temporaires. Si on convertit ce chiffre en équivalents temps plein, cela donne 33.000 emplois à temps plein sur base annuelle. Ce à quoi il faut encore ajouter les indépendants, mais aussi les nombreux étrangers occupés par des sociétés frauduleuses.
Nos délégués et militants FGTB Construction renforcent les actions contre ce dumping social. Ils ont lancé une campagne en juin dernier. A présent que les vacances sont finies, ils repartent à l’action. Ils continuent de traquer et dénoncer les abus sur les chantiers.
L’argent avant tout
Dernièrement, la secrétaire fédérale Katharina Van der Helst revenait sur le cœur du problème: “Un étranger sur trois vient des Pays-Bas mais n’est pas Hollandais. Il s’agit de travailleurs de nationalités diverses qui sont envoyés ici par des agences d’intérim. Il est évident qu’il y a beaucoup de fraudes à ce niveau. Il faut la combattre de manière beaucoup plus incisive.”
Pour Robert Vertenueil, la situation est simple: “Si les règles étaient scrupuleusement respectées, le dumping social serait impossible. Car dans ce cas, les travailleurs étrangers gagneraient la même chose que les travailleurs belges, leurs cotisations sociales seraient payées dans leur pays et seraient moins élevées que chez nous, mais leurs transports et frais de logement seraient payés par le patron. En additionnant le tout et en s’y tenant, leur coût serait très proche de leurs collègues belges. Mais ce n’est pas le cas, c’est l’appât du gain qui l’emporte.”
Herstal donne le bon exemple
Le conseil communal d’Herstal prouve qu’il y a moyen d’agir à plusieurs niveaux contre le dumping social. Le conseil vient en effet d’approuver à l’unanimité une charte permettant de lutter contre le dumping social lors d’attribution de marchés publics. Cette charte stipule notamment que le prix ne doit pas être le seul facteur mais que des conditions sociales, le salaire et les conditions de travail doivent aussi être respectés par l’entrepreneur et le sous-traitant. Quant aux offres anormalement basses, elles doivent être purement et simplement rejetées. La charte prévoit aussi des amendes pour les fraudeurs.
Nous espérons que cette initiative incitera d’autres communes à adopter ce genre de comportement. Evidemment, si le gouvernement fédéral pouvait lui aussi s’en inspirer et transposer la directive européenne sur les marchés publics en lois belges, ce serait encore mieux.