Le secteur des titres-services repasse dans le vert

Alors que les employeurs annonçaient le déclin du système des titres-services afin de s'opposer aux revendications des syndicats, les chiffres de l'ONEM semblent prouver le contraire.

La hausse du prix des titres-services va conduire au déclin du système des titres-services. Voilà en substance l’argument que les employeurs avancent dès que les syndicats revendiquent de meilleures conditions pour les travailleuses du système. Aujourd’hui, la diffusion de chiffres par l’ONEM semble prouver le contraire. De manière générale, le secteur repart à la hausse même si, en raison de la régionalisation, cette tendance n’est pas marquée dans les trois régions.

Pour le premier semestre 2015, on observe une nouvelle augmentation du nombre de titres achetés après la baisse enregistrée en 2013-2014. Baisse qui était en grande partie due à l’augmentation du prix au 1er janvier 2014 et qui a eu pour résultat l’achat d’un nombre exceptionnellement élevé de titres fin 2013.

Mais le plus important, et contrairement aux affirmations alarmantes des employeurs, il semble que cette majoration du prix ne provoque pas une baisse de la demande de titres-services sur le long terme.

Les effets de la régionalisation

Par contre, si on se penche sur le nombre de titres remboursés aux entreprises, nous constatons des tendances différentes d’une région à l’autre.

Tant en Flandre qu’en région bruxelloise, le nombre de titres remboursés augmente de manière importante. En Flandre, c’est la tendance déjà constatée en 2013-2014 qui se poursuit alors que pour Bruxelles, on passe d’une légère baisse en 2013-2014 à une augmentation pour 2015. Ce changement s’explique en grande partie par la régionalisation du système des titres-services. Ainsi, 2015 est une année de transition au cours de laquelle les entreprises ayant leur siège social à Bruxelles, mais avec des sièges d’exploitations partout en Belgique, doivent introduire leurs chèques pour remboursement dans la région de Bruxelles Capitale. Situation qui a un impact négatif sur la Wallonie.

La situation devrait se normaliser en 2016, dès que toutes les Régions auront leurs propres chèques. Les chèques récoltés par les sièges d’exploitations devront alors être introduits dans la région du client.

Evidemment, même si ces chiffres sont plutôt encourageants, ils suscitent d’autres préoccupations, notamment en ce qui concerne faisabilité budgétaire. Mais pour l’heure, pas de craintes excessives.

Augmentation des frais administratifs

Autre conséquence de la régionalisation, les frais d’impression des titres-services sont désormais pris en charge par les régions, ce qui ne permet plus de faire d’économie d’échelle. Pour la région bruxelloise, on sait d’ores et déjà que cela engendre un doublement des frais administratifs. Même si ceux-ci ne représentent qu’un pourcent de la facture totale, c’est malgré tout un coût supplémentaire dont il faudra aussi tenir compte.