# TTIP Alarm - TTIP, CETA… même combat !

L’attention du grand public est pour le moment tournée vers le TTIP, mais le danger le plus immédiat se nomme CETA. La procédure pour ce traité de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne est bien plus avancée que le TTIP. Les négociations sont clôturées, et le texte pourrait être soumis au vote du parlement européen avant la fin de l’année. Son contenu est tout aussi nocif que celui du TTIP. De plus, si le CETA est approuvé, il ouvrira une voie royale au TTIP.
Alors que le TTIP, le traité commercial UE-USA, est toujours en cours de négociation, un autre traité transatlantique pourrait entrer en vigueur dans les prochains mois, il s’agit du CETA. Tout comme ces accords de "nouvelle génération" dépassent le simple « libre-échange » pour s’attaquer directement aux règlementations des Etats. Les droits des investisseurs primeraient sur ceux des travailleurs, de l’environnement, des Etats, au grand dam de notre démocratie.
Le CETA, fort semblable au TTIP
Si le CETA vient à passer, il permettra déjà aux entreprises américaines de réclamer des millions en dommages et intérêts aux autorités belges si elles affectent leurs profits. Par exemple, si la Belgique vote des lois pour augmenter les salaires ou pour fermer des centrales nucléaires et que ces décisions venaient à impacter le profit des entreprises, ces dernières pourraient poursuivre l’Etat et obtenir gain de cause.
Un exemple concret. Le Canada fait déjà partie d’un marché de libre-échange avec les Etats-Unis et le Mexique (ALENA). Lorsque le Canada a voulu interdire un additif pour essence afin de protéger la santé des consommateurs, une entreprise américaine a poursuivi le gouvernement devant une Cour d'arbitrage, et a obtenu le paiement de 13 millions de dollars et le retrait de l'interdiction.
D’autre part, il faut également signaler que le Canada n’est pas signataire de deux des huit conventions fondamentales de l’Organisation Internationale du Travail. Il s’agit de la Convention sur le droit d’organisation et de négociation collective et de convention sur l’âge minimum au travail. Signer un accord tel que le CETA, c’est donc aussi prendre le risque d’entrainer un nivellement vers le bas de nos conditions de travail.
Parlez-en autour de vous
Vous l’avez compris, le CETA ne doit pas être approuvé. Il est pourtant en attente de la signature du Parlement européen. Elle pourrait intervenir dans les six prochains mois. La signature par la Belgique nécessitera l’approbation de tous les gouvernements, des Régions, des Communautés et du fédéral. Les Belges doivent dire non à tous les niveaux de pouvoir. Il est donc essentiel d’interpeller les représentants politiques sur la question et d’en parler autour de vous afin de faire monter la pression. Ensemble, nous pouvons changer le visage de l’Europe. Il faut commencer par empêcher la signature de traités de libre-échanges anti-démocratiques.
OXI, Basta, Enough… Pour une autre Europe !
Ces mots ont raisonnés dans le quartier européen à Bruxelles lors de trois journées de mobilisations contre les traités de libre-échange et pour revendiquer une Europe sociale. Entre mobilisations et débats, les syndicats, plateformes citoyennes, ONG et experts étaient réunis pour maintenir la pression sur les parlementaires européens. Tous ont réclamé l’arrêt des négociations concernant le traité de libre-échange TTIP et le CETA chers aux multinationales et à l’Europe du capital. Lors de cette mobilisation, les participants ont une nouvelle fois rappelé leur opposition à la politique d’austérité pratiquée par l’Europe alors qu’elle a déjà occasionné de très nombreux dégâts. Tous ont réclamé le virage vers une Europe sociale.