Femmes et pension, une inégalité de plus?
Le Conseil pour l’Egalité des Chances hommes - femmes dénonce le fait que l'approche femme ne soit pratiquement pas prise en compte lors des discussions sur la réforme des pensions.

La réforme des pensions du gouvernement Michel fait couler beaucoup d’encre et suscite de nombreuses inquiétudes. A présent, c’est le Conseil pour l’Egalité des Chances entre les Hommes et les Femmes qui publie un avis inquiétant. Selon lui, des inégalités entre les hommes et les femmes sont à craindre lors de la prise en compte de la pénibilité du travail. De quoi s’agit-il ?
En effet, comme la FGTB le dénonce elle aussi, les conditions de travail ne sont pratiquement pas prises en compte et l’approche femme est quasi inexistante dans les discussions en cours à la Commission de réforme des pensions.
Plus de secteurs féminisés
Le Conseil de l'Egalité des Chances demande au gouvernement de procéder à une enquête auprès des secteurs qui occupent plus de 40 % de femmes afin d'examiner les conditions de travail, les facteurs de pénibilité, y compris les facteurs psycho-sociaux et d'en évaluer les risques en termes de temps de travail, d'impact sur le physique et sur la santé mentale.
En outre, le Conseil regrette que l’on parle principalement de métiers lourds. Or, il signale à juste titre que ce n'est pas le métier en lui-même qui est « lourd » mais bien les conditions de son exercice qui peuvent le rendre pénible voire difficile à exécuter durant des années. Cela suppose des critères objectifs qui déterminent quelles sont les tâches pénibles. La FGTB croit elle aussi qu’un système avec des critères serait plus juste, cela éviterait aussi que des gens ne soient exclus simplement parce que leur métier dans sa globalité n’est pas reconnu comme métier lourd. C’est d’autant plus vrai dans certains secteurs très féminisés comme le nettoyage ou les soins de santé.
Espérance de vie en bonne santé
Si la Commission nationale des pensions souhaite des mesures de fin de carrière pour les métiers lourds, c’est parce qu’elle constate qu’un travail lourd a bien souvent pour conséquence une espérance de vie plus courte et donc en principe aussi une pension moins longue. Le Conseil fait remarquer que si l’on regardait l’espérance de vie en bonne santé, les femmes ne seraient pas pénalisées. Et pour cause, s’il est vrai que les hommes vivent moins longtemps que les femmes, ils restent par contre plus longtemps en bonne santé. Il n’est donc pas juste de se baser uniquement sur l’espérance de vie.
Quant au système à points proposé par la commission Vandenbroucke, il est lui aussi injuste pour les femmes qui sont plus souvent confrontées aux carrières incomplètes.
Nous sommes satisfaits de constater que nous ne sommes pas les seuls à critiquer les travaux de la Conférence Nationale des Pensions. Au sein de la FGTB, un groupe de travail se penche sur des critères concrets et neutres en genre. Entre-temps, nous avons appris que la Conférence Nationale des Pensions continuera d’accorder de l’attention aux métiers lourds. Nos représentants ne manqueront pas de faire part de nos réserves et de nos alternatives.