Des syndicats pieds et poings liés par le gentlemen’s agreement?
Le gouvernement au service des patrons veut réviser l’engagement qui fixe le déroulement des actions syndicales. Son parti pris pourrait découler sur des mesures qui réduirait notre droit de grève.

Le gouvernement de droite au service des patrons souhaite réviser l’engagement qui fixe la manière dont les actions syndicales se déroulent. Son parti pris pourrait découler sur des mesures qui réduirait notre droit de grève à une peau de chagrin. C’est inacceptable.
Avec le gouvernement de droite au service des patrons, les libertés syndicales sont remises en question. Le ministre de l’emploi a demandé aux interlocuteurs sociaux de se pencher sur le gentlemen’s agreement. Il s'agit d'un engagement qui fixe la manière dont les actions syndicales se déroulent.Il a été conclu de commun accord entre les patrons et les syndicats en 2002.
La FGTB a accepté une tentative d’évaluation afin d’éviter des initiatives politiques et calmer la campagne de diffamation à l’encontre des syndicats.
Mais la négociation s’est soldée par une échec. Les patrons ont une nouvelle fois fait preuve d’une attitude particulièrement arrogante et le front commun syndical a rejeté la proposition de texte. Cette proposition retirait purement et simplement aux syndicats la moindre de possibilité d’action et de défense des intérêts des travailleurs. C’est inacceptable !
Ce que les patrons voulaient …
- Interdiction de tout blocage de zonings et infrastructures (ports, trains, métros, ...)
- Interdiction d’actions de solidarité (travailleurs d'une autre entreprise en soutien à leurs camarades)
- Interdiction des piquets qui "tiennent les gens à l'écart du travail"
- Appel aux pouvoirs publics en cas de non-respect de ces limitations
- Possibilité de maintenir au travail les intérimaires déjà occupés dans une entreprise avant la grève/l’action
- Désignation de personnes de contact avec responsabilité en cas d’éventuels dégâts
+ ces engagements repris dans une CCT et responsabilisation des organisations syndicales en cas de non-respect de ces obligations.
+ l'engagement des syndicats à ne pas défendre leurs membres lorsqu'ils contesteraient ou ne respecteraient pas les engagements pris dans une CCT (y compris la clause de paix sociale).
… Et pourquoi on ne doit pas toucher au droit de grève
- Un piquet ou une grève, c’est l’ultime levier, quand toutes les tentatives de négociation ont échoué. C’est un outil indispensable.
- La grève ou le piquet, ça fait partie des libertés syndicales. C’est véritablement le droit de défendre les intérêts de tous les travailleurs, y compris les plus faibles.
- Lors d’un conflit, nous devons informer et sensibiliser les travailleurs. Cela passe par la distribution de tracts, par exemple à l’entrée des zonings.
- Autoriser l’intérim en cas d’action, c’est casser les effets de l’action. A quoi sert une action si l’employeur n’est pas privé de son capital travail?
- Une action qui ne se voit pas et ne dérange pas, vous y croyez ?
- Une grève, ça coûte de l’argent aux grévistes. Les bienfaits qui en découlent, tout le monde en bénéficie, même les râleurs. C’est une action de solidarité.
- Si nous conservons nos droits en tant qu’individu, c’est uniquement parce que nous les défendons collectivement. En menant des actions pour le maintien de nos droits en tant que travailleur, via la concertation sociale quand c’est possible, en menant des actions quand c’est nécessaire.
L’agenda caché du gouvernement
Nous sommes conscients que l’agenda caché du gouvernement, c’est de faire des syndicats une boîte vide qui ne sert à rien. Sans possibilité de défendre ses membres, ni d’organiser des actions.
Aujourd’hui, la concertation sociale dans ce dossier crucial est dans l’impasse. Les employeurs ont immédiatement demandé après l’échec des négociations à ce que le gouvernement reprenne la main sur ce dossier, sous-entendu, réalise leurs demandes.
Entre temps le Ministre de l’Emploi prévoit des consultations et si les syndicats et les employeurs ne trouvent pas un accord, le gouvernement menace de prendre des initiatives.
Leur objectif: que les syndicats s’alignent aux exigences des employeurs! Nous ne pouvons pas l’accepter.