Le travail à temps partiel encore plus flexible et meilleur marché

Pour de nombreuses femmes, le travail à temps partiel n’est pas un choix. Seul 8,5% ne souhaitent pas travailler à temps plein. Le salaire à temps partiel, et par conséquent les faibles pensions qu’elles perçoivent sont bien souvent insuffisants. Néanmoins, le gouvernement prend une série de mesures qui vont rendre encore plus difficile le quotidien des travailleuses à temps partiel.
Le gouvernement se penche actuellement sur un projet de loi visant à assouplir dangereusement les règles sur le travail à temps partiel. Actuellement, le règlement de travail doit afficher clairement l’horaire de travail de sorte que les travailleurs à temps partiel puissent encore compter sur une certaine sécurité sur les jours où les heures durant lesquels ils travaillent. Le gouvernement propose de ne plus reprendre autant de précisions dans le règlement de travail mais de passer à une fourchette à une variabilité délimitée. On pourrait donc retrouver la mention « variable de 6 à 20h » dans le règlement de travail.
Toujours disponibles
En outre, l’employeur pourrait se permettre de ne communiquer l’horaire réel de travail que 24 heures à l’avance. A l’heure actuelle, les travailleurs doivent connaître leurs horaires de travail précis au minimum 5 jours à l’avance et dans une série de commissions paritaires, ces délais ont même été augmentés.
C’est une atteinte à la vie privée de bon nombre de travailleuses. Comment peuvent-elles organiser la garde des enfants par exemple, si leur horaire de travail peut être modifié à tout va et communiqué la veille ?
Plus de flexibilité pour moins de sursalaire
A présent, un travailleur à temps partiel à horaire variable qui effectue des heures en plus que son régime de travail n’a pas de sursalaire pour les trois premières heures par semaine. Au-delà, un sursalaire est dû. Nos responsables politiques envisagent également de faire sauter ce plafond…. En pratique, seul le sursalaire au-delà du temps plein sera dû. Une belle économie pour les employeurs mais qui ne permettra pas pour autant aux temps partiels d’accéder enfin à un temps plein et à une rémunération plus correcte. Encore une fois, ce sont principalement les femmes qui en sont victimes.
Les allocations de garantie de revenu considérablement réduites
Le gouvernement s’est également attaqué aux travailleurs à temps partiel avec allocation de garantie de revenus en ligne de mire. Il s’agit d’un petit supplément pour ceux qui ont trouvé un emploi à temps partiel afin de sortir de l’engrenage du chômage, mais qui n’en gardent qu’un revenu de misère. Leur maigre salaire et ce petit supplément rendent leur situation plus ou moins vivable. 51.000 personnes bénéficient de cette AGR. La grande majorité, à savoir neuf sur dix, sont des femmes. Beaucoup d’entre elles sont occupées dans un secteur relevant de notre Centrale, surtout dans les titres-services et le nettoyage, où il est très difficile de trouver un emploi à temps plein.
Pension aussi diminuée
Depuis 2015, le gouvernement Michel a réduit le montant de l’AGR pour les célibataires et les cohabitants. D’autre part 13.000 personnes ont perdu leur droit à l’AGR car le salaire maximum qu’il faut percevoir pour avoir recours au système a diminué. Ajoutons encore le fait qu’à partir de 2018, après 2 ans d’utilisation, l’AGR diminuera de moitié et que tout ceci aura un impact sur les pensions de ces travailleuses, la coupe est pleine !
A la recherche d’emplois inexistants
Le gouvernement justifie ces décisions du fait que l’AGR doit être une mesure temporaire et que lles travailleurs qui y ont recours doivent entre-temps chercher un emploi à temps plein. Mais ces travailleurs sont actifs dans des secteurs où les emplois se font rares, et où il est difficile de combiner les horaires de travail flexible avec la vie de famille. Ces travailleurs sont donc à la recherche d’emplois qui n’existent pas.