Si l'écart salarial pouvait autant attirer l'attention

Dans le cadre de sa campagne pour l’égalité salariale, la FGTB revendique le droit à un emploi à temps plein. En 2016, le travail à temps partiel reste encore principalement réservé aux femmes. 

Aujourd’hui, les femmes gagnent toujours 20% de moins que les hommes. Pour sensibiliser la population autour de cet écart salarial, les organisations lancent chaque année une campagne. Dans le cadre de cette douzième édition de sa campagne pour l’égalité salariale, la FGTB revendique le droit à un emploi à temps plein. En 2016, le travail à temps partiel reste encore principalement réservé aux femmes. 

La date de l'Equal Pay Day symbolise la taille de l’écart salarial au niveau du marché du travail belge. Si l’écart salarial venait à diminuer - et que les femmes devaient par conséquent travailler moins longtemps pour gagner la même chose que les hommes - l'Equal Pay Day tomberait plus tôt dans l’année. La première Journée de l’égalité salariale remonte au 31 mars 2005. Sur une base annuelle, les femmes devaient travailler 3 mois de plus pour gagner autant que les hommes, une inégalité salariale de 28%. 

Ecart salarial de 20%

En 2016, cette journée tombe le 13 mars. L’écart salarial femmes/hommes stagne. Il y a heureusement une bonne nouvelle : les femmes se rapprochent progressivement des hommes sur l’échelle des salaires. Chez les plus jeunes, il y a même un écart négatif en faveur des femmes célibataires et les isolées sans enfants. Cela prouve l’utilité de plus de 10 ans de campagnes pour l’égalité salariale. 

L’inégalité salariale entre les femmes et les hommes est en grande partie liée au travail à temps partiel: presque la moitié des femmes salariées n’a pas d’emploi à temps plein, contre seulement un homme sur dix. En cette année 2016, ce sont toujours les femmes qui s’occupent majoritairement des tâches familiales et ménagères. Dire que c'est un choix des femmes n’est pas toujours vrai : des études nous apprennent que seulement 8,5% des femmes travaillant à temps partiel ne veulent pas travailler à temps plein. Un constat manifeste lorsque nous éliminons le facteur « travail à temps partiel » de l’équation et que nous prenons uniquement les salaires bruts des salariés à temps plein : l’écart salarial a ici diminué de 15% en 2001 à 5% en 2013. 

L’écart salarial femmes/hommes se traduit aussi par un écart encore plus grand des pensions. C’est seulement à un âge plus avancé que les femmes ressentent pleinement l’impact d’une carrière (interrompue) avec une rémunération inférieure à celle des hommes.

Travail à temps plein et réduction collective du temps

La FGTB exige que le travail à temps plein devienne un droit. Le rôle des équipements sociaux collectifs est à cet égard fondamental. La longueur des listes d’attente témoigne d’un besoin urgent d’infrastructures d’accueil accessibles pour les enfants et les personnes dépendantes. Une offre élargie d’accueil parascolaire est également essentielle pour pouvoir continuer à travailler à temps plein.

L’importance du travail à temps partiel chez les femmes s’explique par un problème structurel à combiner travail et vie privée. Une réduction collective du temps de travail pour tous les secteurs et toutes les catégories, avec maintien du salaire et embauches compensatoires, garantit une répartition équilibrée entre travail et vie privée. Les femmes n’auront les mêmes chances que les hommes de construire une carrière que si cette mesure s’applique à tout le monde. Par ailleurs, la définition de « travail à temps plein » doit également être reconsidérée.  

Lors de cette journée d’action nationale, les organisations invitent le public à porter des chaussures de femmes. A cet effet, le 11 mars, les marches de la Bourse de Bruxelles seront couvertes de chaussures rouges.

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