L’industrie diamantaire anversoise doit rappeler l'entreprise minière Rio Tinto à l’ordre

Rio Tinto, une des plus grande entreprises minières au monde, se présente volontiers comme socialement responsable et durable. Mais dans les faits, ont est loin du compte.

Rio Tinto est une des plus grande entreprises minières au monde et se présente volontiers comme socialement responsable et durable. Mais dans les faits, les droits de travailleurs, la sécurité et l’environnement sont bafoués comme le rappelle régulièrement la fédération syndicale internationale IndustriAll.

L’entreprise anglo-australienne Rio Tinto exploite des mines de diamants en Australie, au Canada et en Inde, et d’or et de cuivre dans des pays tels que le Brésil, le Chili, la Mongolie et l’Indonésie. Parmi les principaux acheteurs de diamants, bon nombre d’entreprises dont le siège se trouve à Anvers. Pour IndustriALL, ces entreprises doivent rappeler Rio Tinto à l’ordre. La fédération internationale, dont fait partie la Centrale Générale – FGTB, mène une action au niveau international contre l’entreprise.

Alors que Rio Tinto s’érige en tant que grand défenseur du bien-être et de la sécurité de ses travailleurs, dans la pratique, c’est tout le contraire. Depuis 2013, 46 travailleurs ont perdu la vie dans des entreprises détenues entièrement ou en partie par Rio Tinto. La majorité des victimes sont à dénombrer dans la mine de Grasberg en Indonésie. Les syndicats fustigent la charge de travail imposée aux travailleurs aux dépens de leur sécurité.

Emplois précaires

Une autre cause est à trouver dans les emplois précaires : de nombreux contrats fixes sont remplacés par des contrats précaires, souvent par le biais de la sous-traitance.

A Madagascar, Rio Tinto a récemment fait part de son intention de licencier les employés de plusieurs de ses départements - qu’elle ne considère plus comme faisant partie de son activité principale - et de les remplacer par des sous-traitants. En Afrique du Sud, les sous-traitants qui souhaitaient s’unir afin de réclamer des équipements de protection individuelle appropriés ont été intimidés et pour certains licenciés.

Les syndicats ont des difficultés à trouver leurs marques. Une enquête effectuée auprès de délégués de 14 pays révèle que l’entreprise rechigne à négocier avec les syndicats. Les délégués signalent que Rio Tinto snobe les syndicats et que ceux qui s’y engagent sont la plupart du temps discriminés, via des salaires plus bas, une réaffectation ou l’intimidation.

Population locale et environnement

D’autre part, l’attitude de l’entreprise vis-à-vis de la population locale et de l’environnement pose problème. En Mongolie, en Inde et au Canada, les locaux et les autochtones s’opposent aux pratiques de Rio Tinto. A Chattarpur (Inde), la population locale proteste contre l’exploitation d’une nouvelle mine de diamant. Les travaux d’exploration déjà en cours ont montré que Rio Tinto ne remplit pas ses engagements en matière d’emploi et de respect de la nature et que la population est mise sous pression afin de ne pas protester. Au Québec (Canada), l’entreprise a été condamnée pour la destruction des bancs de saumon dans la rivière Kemano.

Pour IndustriAll et la Centrale Générale – FGTB, l’industrie diamantaire anversoise doit prendre ses distances et appeler Rio Tinto à mettre un terme à ces pratiques inacceptables.

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