Congrès Production du papier - Un secteur confronté à la révolution numérique
Du 26 au 27/09, les délégués de la production du papier étaient réunis pour discuter de l’avenir de leur secteur. Révolution numérique, mondialisation,… ont un profond impact sur l’emploi.
Ces 26 et 27 septembre, les délégués de la production du papier ont pris leurs quartiers au Mont-Saint-Aubert pour débattre de l’avenir de leur secteur. Révolution numérique, automatisation, mondialisation,… ont un profond impact sur l’emploi dans le secteur. Mais les travailleurs restent convaincus qu’il existe un avenir pour la production du papier en Belgique et entendent bien se battre pour le pérenniser.
Alors que le secteur de la production du papier occupait 11 000 travailleurs dans les années 70, ils ne sont plus que 3400 à l’heure actuelle répartis dans neuf usines du pays. L’emploi a diminué de 28,5% ces 10 dernières années, mais la productivité est presque 5 fois plus élevée. Le chiffre d’affaires a d’ailleurs continué à augmenter dans le secteur. Des gains en hausse mais une diminution des emplois, c’est bien souvent le même refrain qui revient.
La force syndicale se trouve dans les entreprises
Les dernières élections sociales dans le secteur ont permis à la Centrale Générale – FGTB de rester le premier syndicat pour le secteur de la production du papier. La nouvelle équipe aura fort à faire lors des prochaines années car les négociations sont compliquées dans des entreprises qui dépendent pour ainsi dire toutes de multinationales. « Il est compliqué d’aboutir à des conventions sectorielles dignes de ce nom car il est devenu quasiment impossible d’obtenir un point de vue commun de la fédération patronale. Notre pouvoir de négociation se trouve dans les entreprises où se trouve notre force syndicale » explique Klavdija Cibej, secrétaire fédérale de la CG en charge du secteur. Lors de leurs interventions, les délégués ont également insisté sur l’importance de poursuivre le travail de coopération avec leurs homologues au niveau européen et international pour pouvoir établir un rapport de force avec la direction de ces groupes internationaux.
Le numérique modifie la face du secteur
Les nouveaux moyens de communication électroniques ont entrainé un changement des habitudes de consommation du papier. Alors que notre pays produit 70% de papier destiné à la presse, sa consommation a diminué ces dernières années à cause de la concurrence des supports numériques. Mais malgré l’inquiétude liée à la baisse de la demande de papier graphique, d’autres type de papiers sont en plein essor. C’est le cas du papier et du carton d’emballage qui profitent du commerce en ligne toujours plus présent dans notre quotidien ainsi que des papiers techniques et à usage ménagé.
D’autre part, la Belgique est un des leaders au niveau européen pour le recyclage du papier. Différents mécanismes permettent de recycler le papier jusqu’à 7 fois dans le processus. Sachant l’attention croissante portée à l’environnement, le recours à ce type de papier sera de plus en plus important à l’avenir.
Top 5 des critères pénibles
Bruit, chaleur, efforts physique, pression, stress, …. Tous les facteurs sont réunis pour hisser le travail dans la production du papier dans le top 5 des critères de pénibilité de notre pays. Ces dernières années, les statistiques ont démontré que les travailleurs en maladie longue durée n’ont jamais été aussi nombreux en Belgique. Ce sont les conditions de travail qui sont en grande partie responsables de cette situation. Or le gouvernement Michel ne cherchent en rien à solutionner cette problématique, que du contraire. Les dernières sorties de la ministre De Block, qui envisage de réduire la prévention dans les entreprises et ainsi soulager le budget fédéral, inquiète particulièrement les travailleurs.
Les congressistes ont d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme lors de leur congrès professionnels. Sachant que 52% des travailleurs de la production du papier ont plus de 50 ans, ils insistent sur l’importance de rendre leur travail soutenable. L’automatisation augmente sans cesse la pression sur leurs épaules. Pour eux, il faut réagir rapidement et renforcer les effectifs en recrutant des jeunes travailleurs, sans quoi cette situation aura de lourdes conséquences pour le secteur.