Congrès Services de santé: La dimension sociale doit être la priorité

Les délégués du secteur des soins de santé se sont donné rendez-vous pour leur congrès professionnel. Force est de constater que le secteur évolue, mais pas positivement.

Image retirée.

Les 3 et 4 octobre, les délégués du secteur des soins de santé se sont donné rendez-vous à La Roche dans le cadre de leur congrès professionnel. Ce secteur, particulièrement hétéroclite, fait partie du non-marchand. Force est de constater que le secteur évolue, mais pas positivement. La pression commerciale étouffe de plus en plus les valeurs d’humanité pourtant nécessaires pour assurer des soins de qualité.

Secteur hétéroclite s’il en est, le secteur des soins de santé regroupe les hôpitaux, les maisons de repos ou encore la Croix Rouge. Un ensemble de sous-secteurs où l’aspect commercial semble avoir pris le pas sur la dimension sociale. Prenons l’exemple des maisons de repos, actuellement en pleine mutation. Pour Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur, « nous devons faire face à une commercialisation de la personne âgée ». Il ne peut que constater une privatisation accrue des services aux seniors et la prise de contrôle des établissements par de grands groupes internationaux.

Des emplois de qualité

Les données sur l’emploi suscitent pas mal d’inquiétudes pour les délégués. Les temps partiels restent la règle, les temps plein l’exception. Ce sont surtout les femmes qui en sont les victimes.
Bruno Buyoya, délégué à la Croix Rouge Baudour : « Il faut aussi tenir compte des travailleurs bénévoles. Ainsi, pour la Croix Rouge Baudour, on dénombre 154 travailleurs statutaires pour 9.500 bénévoles ! ».

Expérience syndicale

Le secteur des soins de santé est traditionnellement catholique, tant au niveau des directions, pouvoir organisateurs, qu’au niveau des affiliations. Très souvent les directions mettent des bâtons dans les roues des délégués FGTB.

Guida Saraiva Da Silva confirme que "le travail syndical est compliqué. On ne travaille pas avec des machines mais avec et pour des êtres humains. On ne sait pas mettre les machines à l'arrêt. Il y a un service minimum à assurer."

Robin Namêche du Clair Vallon et Rudy Daems de GZA résument le défis que les délégués doivent quotidiennement relever : "Le problème c'est que les gens sont de plus en plus individualistes, qu'ils ont de moins en moins le temps. Ils se sentent de moins en moins concernés par le collectif. Il est grand temps d'inverser la vapeur". Même si pour eux le contact direct doit primer, les délégués soulignent qu’ils n’hésitent pas à recourir aux nouveaux médias dans le cadre de leur travail syndical. Ils peuvent ainsi communiquer facilement avec leurs affiliés ou futurs affiliés.

Les nouvelles technologies

Nous vivons à l'ère de la digitalisation. Les technologies de pointe s'invitent également en milieu hospitalier. Ce qui peut s’avérer positif pour les patients du point de vue du suivi médical ne l’est pas forcément pour les travailleurs. Les nouvelles technologies peuvent devenir des instruments de contrôle pour les employeurs, tout peut être minuté et une nouvelle fois, le contact humain disparait. Comme dans les secteurs industriels, c’est la rentabilité qui prime.

Les photos du congrès professionnel