Congrès cuir et céramique - Secteurs historiques recherchent projets solides

Les militants du cuir et de la céramique ont participé à un congrès professionnel commun. Deux secteurs confrontés à des pertes d’emplois et à la détérioration des conditions de travail.

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Les militants du secteur du cuir et de la céramique se sont réunis à La Roche pour un congrès professionnel commun. De prime abord, ces deux secteurs ne sont pas liés, mais on se rend vite compte que les préoccupations sociales et les difficultés auxquelles les militants sont confrontés se rapprochent très fortement.

Le secteur du cuir réunit les tanneries, les peaux brutes, les chaussures, la maroquinerie et la sellerie. Quant au secteur de la céramique, il englobe aussi bien la faïencerie et la porcelaine que les carreaux et les revêtements ou encore le réfractaire. D’un côté comme de l’autre, les travailleurs doivent faire face à des pertes d’emplois et à la détérioration des conditions de travail.

Une de leurs grosses inquiétudes réside dans l’allongement des carrières orchestré par le gouvernement Michel. Une mesure totalement insensée pour les militants présents. « Leur métier est particulièrement lourd. Il n’est pas rare que les travailleurs soient amenés à soulever jusqu’à 15 tonnes de matériaux chaque jour. Ils effectuent des gestes terriblement répétitifs, et sont exposés à des substances toxiques comme la poussière de silice ou les solvants. Dans ces conditions, pas possible de travailler jusque 67 ans » s’offusque Andrea Della Vecchia, secrétaire fédéral en charge des deux secteurs.

Investir dans la prévention

D’une part, l’analyse des secteurs nous informe que de plantureux dividendes sont distribués annuellement. D’autre part, nous constatons aussi que les investissements en santé se font de plus en plus rares. « Histoire de se donner bonne conscience, ils nous fournissent des EPI, des équipements de protection individuelle. Il existe pourtant d’autres solutions, moins contraignantes et plus adéquates pour notre bien-être. Les employeurs ne prennent pas la peine d’explorer les pistes que nous leur proposons » fustige un délégué. « Dans la céramique, certains travailleurs travaillent dans des fours à 60°. On pourrait y installer un système d’aération pour les soulager, mais ils ne font rien. »

Les militants ont aussi mis le doigt sur les conséquences de l’environnement de travail sur la santé des travailleurs. Un taux inquiétant de cancers liés au travail a notamment été constaté ces dernières années.

Recherche industriels désespérément

Mais malgré ces conditions de travail difficiles, les travailleurs continuent d’exercer leur métier avec cœur, et les délégués se battent pour dessiner un avenir au secteur du cuir et de la céramique en Belgique. « Nous avons le métier, mais c’est le travail qui manque».

Des projets solides, c’est l’appel lancé par les militants de ces deux fleurons de l’industrie belge. Le savoir-faire des travailleurs est inéluctable. Ils peuvent s’enorgueillir de très nombreuses années de métier. Mais il faut rapidement le valoriser et attirer des industriels sous peine de le voir disparaitre.

L'album photo du congrès