« Les déléguées ? Une chance pour notre syndicat ! »

 La proportion de femmes déléguées augmente. Une vraie chance pour notre syndicat, c’est ce que Werner Van Heetvelde et Robert Vertenueil nous expliquent.

Pour la Centrale Générale – FGTB, la question du genre est une question essentielle et pas uniquement le 8 mars. Historiquement, en tant que centrale ouvrière, la proportion d’hommes a toujours été plus importante, mais avec des secteurs comme celui du nettoyage, des titres-services ou du non-marchand, la proportion de femmes déléguées augmente. Une vraie chance pour notre syndicat, c’est ce que Werner Van Heetvelde et Robert Vertenueil, respectivement président et secrétaire général de notre centrale, nous expliquent.

Werner: Pour être tout à fait honnête, nous sommes contents d’accueillir de plus en plus de femmes dans nos rangs, mais nous savons que nous pouvons faire encore mieux. Nous et vous, les femmes, car sans vous, rien n’est possible. Quand nous regardons certains secteurs, nous constatons que lorsqu’une femme est candidate, elle a plus de chances d’être élue que son collègue masculin. C’est bien la preuve que les femmes méritent une place de choix dans les délégations syndicales et pas uniquement pour faire joli ou compléter les listes.

Robert: Il est vrai aussi qu’avec l’essor de certains secteurs comme celui des titres-services, de nombreuses femmes ont choisi de s’investir dans la vie syndicale. Nous en sommes très contents et notre objectif est de toujours faire mieux. Mais il est vrai que certains stéréotypes ont la vie dure. Certains pensent encore que l’univers syndical est et doit rester un univers masculin. Ceux-là ont tort. Quand on discute avec nos travailleuses et nos travailleurs, tous reconnaissent la plus-value des femmes. Elles ont un autre regard sur les choses, elles apportent une autre dimension lors des négociations ou de conflits par exemple. Pour nous, il est évident que nous avons besoin de déléguées dans notre syndicat.

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'Ce gouvernement ne connait vraiment pas la réalité'

Werner: Malheureusement, pour le gouvernement Michel, c’est loin d’être une évidence. On a parfois l’impression qu’au contraire, il cherche à les enfoncer, surtout les plus vulnérables comme les travailleuses à temps partiel par exemple. Pour ce gouvernement, toutes les femmes qui travaillent à temps partiel le font par choix. Il oublie un peu vite celles qui élèvent seules leurs enfants, celles dont les patrons refusent les temps-plein  parce qu’ils savent que physiquement, ce n’est pas possible.  Ce gouvernement ne connait vraiment pas la réalité des gens ordinaires.

Robert:  D’autant plus que toutes ces mesures frappent plus durement les ouvrières. Pourtant, ce sont elles qui ont des emplois avec des horaires impossibles, difficilement conciliables avec leurs taches familiales. Elles travaillent à temps partiel par nécessité. Bien souvent, si elles interrompent leur carrière, c’est pour leurs enfants. Dans une société respectueuse, le minimum serait de ne pas les sanctionner. C’est sur ce clou que nous ne cessons de frapper, 365 jours par an !

Werner: A l’inverse du gouvernement, nous nous battons pour des mesures qui, même si elles bénéficieraient à tous,  auraient un impact plus positif sur ces mêmes femmes. On pense par exemple à la réduction collective du temps de travail ou à l’augmentation du salaire minimum. Ce n’est pas de l’utopie. Autrement et mieux, c’est possible. C’est ce que nous martelons depuis plusieurs mois et que nous voulons faire comprendre au gouvernement.

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