Poursuivons sur cette lancée dans les titres-services

En mars, la ministre de l’Emploi et de la Formation Eliane Tillieux a officialisé la mise en place d’une commission d’agrément pour le secteur ainsi qu’une commission d’agrément pour la formation.

En mars dernier,  la ministre de l’Emploi et de la Formation Eliane Tillieux a officialisé la mise en place d’une commission d’agrément pour les entreprises du secteur ainsi qu’une commission d’agrément pour la formation. L’occasion pour la Centrale Générale – FGTB de faire le point sur les avancées engrangées mais aussi de mettre le doigt sur les points encore à améliorer.

Pour cela, nous avons demandé l’avis éclairé d’Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur des titres-services pour la Centrale Générale – FGTB.

Eric, quelles sont les avancées les plus significatives?

Eric Neuprez: Auparavant, 60 % des travailleurs engagés devaient être des chômeurs complets indemnisés. La ministre a changé cette règle. Au lieu de s’appliquer sur un trimestre, elle s’applique sur un an. En outre, dans l’ancien système, un travailleur qui avait 15 heures et à qui on rajoutait 10 heures n’était plus considéré comme un chômeur complet indemnisé. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Citons aussi le traitement et versement plus rapide par Sodexo aux entreprises. Au lieu de 4 jours, les délais de remboursement sont réduits à 2 jours. C’est une bonne chose car certaines entreprises tardaient à payer les salaires sous prétexte qu’elles n’avaient pas été remboursées.  

Parmi les autres avancées, il y a aussi l’indexation à 100 % contre 72 % dans l’ancien système. C’est bien, cette mesure permet aux entreprises de ne pas rogner sur leurs bénéfices.  Et désormais, les prestations enregistrées par téléphone le seront gratuitement. La ministre est soucieuse  de la précarité que le secteur pourrait amener. C’est pour cette raison qu’elle a inscrit dans un AR la garantie de  19h/semaine/travailleur minimum comptabilisé sur l’ensemble des travailleurs d’une entreprise.

Et en matière de formation?

Eric Neuprez: Au niveau de la formation aussi, il y a des avancées, mais il faut à présent que les travailleurs du secteur sachent quelles sont les possibilités de formation mises à leur disposition. Les travailleurs des titres-services doivent savoir qu’ils peuvent suivre des formations pour changer de métier. La ministre oblige les employeurs à libérer les travailleurs pour bénéficier de 9 heures de formation par an par équivalent temps plein.

Encore quelques regrets?

Eric Neuprez: Pour moi, il n’est pas logique qu’une nouvelle travailleuse doive se présenter seule chez un client. Evaluer le temps nécessaire et assurer le suivi entre le client et le travailleur sont des tâches qui incombent à l’employeur pour se faire une définition de l’encadrement est vraiment nécessaire. Quant aux frais de déplacement, ils sont toujours insuffisants 0,13€/km. On peut dire qu’aujourd’hui, les travailleurs payent pour aller travailler. Ce n’est pas tolérable dans un secteur où l’on gagne en moyenne 1.300 € par mois pour un temps plein. 

De manière plus générale, je dirais qu’il est important que nous puissions être entendus et soutenus  sur l’évolution du secteur.  Il s’agit d’un secteur porteur, mais derrière l’emploi, il faut aussi veiller à ne pas créer la précarité par le travail. La ministre met fort en avant la qualité,  continuons sur cette voie.