Titres-services - L’enthousiasme de FEDERGON doit être modéré

La fédération patronale des titres-services se réjouit des beaux résultats engrangés par le secteur. C'est vite oublier que la situation est loin d'être idéale pour les travailleurs.

La fédération patronale des titres-services FEDERGON se réjouit des beaux résultats engrangés par le secteur et d’une transition réussie. C'est vite oublier que la situation est loin d'être idéale pour les travailleurs pour lesquels il reste de nombreux point noirs.

Un an après le transfert de compétences aux régions, FEDERGON se réjouit des beaux résultats engrangés par le secteur des titres-services et d’une transition réussie.

Pour Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur des titres-services pour la Wallonie et Bruxelles, il est nécessaire de tempérer cet enthousiasme. Car même si la régionalisation a pu se faire sans trop de dégâts, la situation est loin d’être idéale pour les nombreux travailleurs et travailleuses. Tant au niveau des conditions salariales, encadrement, mobilité, santé sécurité, il reste de nombreux points noirs.

Il faut savoir que le secteur des titres-services est, avec celui du nettoyage, un secteur qui doit faire face à des problèmes de TMS (troubles musculo-squelettiques). Il use littéralement la santé des travailleurs, majoritairement des femmes peu qualifiées.

Une récente enquête menée par la Centrale Générale – FGTB a permis de mettre en avant le fait près de 94 % des travailleurs connaissent des problèmes physiques. En plus nous découvrons un développement de troubles du sommeil, stress, fatigue intense. Plus frappant encore, 37 % des personnes interrogées ont déjà été malades plus de deux mois.

Ajoutons à cela des salaires bas, aux alentours de 1270 € par mois pour un temps plein et une intervention insuffisante de l’employeur dans les frais de déplacement (avec 0,13€/km, on peut clairement dire que les travailleurs payent pour aller travailler), et on comprendra qu’il n’y a pas de quoi crier victoire.
Créé en 2004, le secteur des titres-services doit encore faire un gros travail sur la qualité des emplois qui doit apporter une qualité et du bien-être . Notamment via la formation, les conditions salariales et le travail tenable. En outre, Eric Neuprez souligne aussi le besoin d’une définition claire de l’encadrement. Aujourd’hui encore, une nouvelle travailleuse se présente seule chez un client. Alors qu’évaluer le temps nécessaire et assurer le suivi entre le client et le travailleur sont des tâches qui incombent à l’employeur.

De manière plus générale, il est important que les organisations syndicales puissent être entendues et soutenues sur l’évolution du secteur. Il s’agit d’un secteur porteur, mais derrière l’emploi, il faut aussi veiller à ne pas créer la précarité par le travail.