Céramique - Belref et Vesuvius : Le combat continue

Voici un an la direction de Vesuvius Ostende annonçait une restructuration. Chez Belref, trois mois se sont écoulés depuis la mauvaise nouvelles. Les délégués ont fait le point ensemble.

Cela fait bientôt un an que la direction de Vesuvius Ostende a annoncé une restructuration. Et chez Belref à Saint-Ghislain, les travailleurs ont appris voici trois mois que leur entreprise allait devenir une microstructure avec quelque 11 travailleurs. Les délégués ont fait le point lors du dernier conseil syndical.

Les délégués de Vesuvius ont passé une année de négociations difficiles. « 25 travailleurs ont été licencié, alors que d’autres ont choisi de partir de leur propre chef », déclare Koen Haghebaert.

A l’heure actuelle, une procédure judiciaire est en cours devant le tribunal du travail afin de lever la protection de 5 délégués. “C’est clair, ces personnes sont spécifiquement ciblées, il s’agit de délégués ayant beaucoup d’expérience et de soutien”.

Si le tribunal le confirme, ils seront licenciés sans les avantages que les autres travailleurs licenciés ont perçu lors du plan social. Dès lors, la Centrale Générale se présentera devant le tribunal pour dénoncer cette discrimination.

Entretemps, les travailleurs ne peuvent pas parler de la situation sur le lieu de travail : “il n’y a plus assez de personnel, la pression est très importante, on fait de plus en plus appel aux intérimaires, les travailleurs ayant un statut d’ouvrier effectue du travail d’employé, l’absentéisme a doublé… Notre sentiment est très négatif : les engagements ne sont pas respectés et l’impact d’un point de vue aspect humain est très lourd ».
Koen note également que le groupe a confirmé une nouvelle vague de licenciement chez les employés en Belgique. Pendant ce temps, une nouvelle installation est prévue à Cracovie (Pologne).

Belref : une microstructure avec des intérimaires

Du côté de Belref, la transformation en microstructure est désormais effective. Pour ce faire, l’employeur a profité de la procédure en réorganisation judiciaire (PRJ). Seul onze emplois ont été conservés. Les travailleurs sont dégoutés : “qu’une entreprise ferme car il n’y a plus de boulot, qu’un curateur vienne, c’est acceptable » annonce l'ancienne délégation. " Mais ce qui se passe ici c’est que Dominique Leone n’a rien perdu de son entreprise, il a simplement changé de nom et il peut maintenant continuer. C’est une faillite sur le dos des travailleurs”.

Les travailleurs licenciés ont même dû mener des actions plus dures pour percevoir leur dernier salaire (de mars). Au final, Leone a quand même versé la somme due aux travailleurs.

La situation est difficile pour les travailleurs licenciés, mais aussi pour ceux qui sont restés en poste et qui ne peuvent plus compter sur leurs collègues. « Dès le début, nous avons dit que l’entreprise ne pouvait pas fonctionner avec uniquement 11 travailleurs. Une semaine après les licenciements, trois travailleurs licenciés avaient déjà été rappelé en tant qu’intérimaires. D’autre part, 8 travailleurs d’ETA sont au poste…. C’est un scandale ».

Les travailleurs des deux entreprises ont insisté sur la solidarité les uns envers les autres. « Nous avons passé trois mois difficiles. Il a fallu beaucoup d’énergie de la part des délégués, nous comprenons donc très bien ce que vous vivez depuis un an », conclut l'ancienne délégation.