Construction - Malades de longue durée licenciés sans le moindre scrupule

Fin 2017, des travailleurs de la construction en maladie longue durée ont été licenciés sans motif. Certains employeurs veulent ainsi éviter les frais de préavis plus élevés à compter de 2018.

Fin 2017, des travailleurs de la construction en maladie longue durée ont reçu une lettre notifiant leur licenciement. Il semblerait que certains employeurs aient pris cette décision afin d’éviter des frais de préavis plus élevés à compter de 2018 et pour éviter, le cas échéant, de devoir mettre en place un parcours de réintégration. Une décision d’une lâcheté sans nom.

A la veille des fêtes de fin d’année, certains travailleurs de la construction en maladie longue durée ont été confrontés à une bien mauvaise surprise. Dans leur boîte aux lettres, un courrier… leur signifiant qu’ils étaient licenciés, sans motif ni explication complémentaire. Selon nos informations, des fédérations patronales de la construction auraient conseillé à leurs affiliés de licencier ces travailleurs avant la fin de l’année 2017 par soucis d’économie. Il est vrai qu’à compter de 2018, les préavis dans la construction seront plus onéreux pour les employeurs. Dès lors, certains d’entre eux n’ont eu aucun scrupule à licencier leurs travailleurs les plus fragiles pour ne pas devoir débourser davantage d’argent à l’avenir.

Ce changement s’inscrit dans le cadre du rapprochement du statut ouvriers-employés. En décembre 2013, la loi avait réformé la durée des préavis dans pratiquement tous les secteurs, sauf pour les ouvriers de la construction occupés sur chantiers, et ce pour une durée indéterminée. Le recours introduit par les organisations syndicales a corrigé cette discrimination. Les nouveaux délais de préavis sont dès lors effectif à compter du 1er janvier 2018, au grand dam des employeurs.

Nous avons ainsi constaté un nombre anormal de licenciements dans les différentes régions du pays. Marc Vreuls, secrétaire régional de la Centrale Générale – FGTB Liège-Huy-Waremme est effaré de la violence des faits :

« Vous vous imaginez ? A la veille des fêtes de fin d’année, des travailleurs gravement malades apprennent qu’ils sont licenciés. Tu luttes contre un cancer depuis 10 ans et tu te ramasses une telle nouvelle… quelle violence ! J’ai vu des travailleurs se présenter en pleurs aux guichets de notre centrale pour savoir ce qu’ils pouvaient y faire. Quel manque d’humanité de la part de ces employeurs. »

D’autre part, la hausse des licenciements des travailleurs en maladie longue durée s’explique également par la nouvelle règlementation mise en place par Maggie De Block visant à réintégrer les travailleurs malades de longue durée. Afin d’éviter de rechercher des solutions pour faciliter leur retour dans l’entreprise en collaboration avec le médecin du travail, des employeurs ont préféré les licencier.

Notre centrale appelle les employeurs sans scrupules à revenir sur leur décision de licencier leurs travailleurs les plus fragiles et à rechercher une solution humaine et adaptée à leur situation.

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