Les militants FGTB contre le licenciement d’un délégué

Des troubles sociaux ont éclaté depuis plusieurs semaines dans l’entreprise de transformation du bois Norbord à Genk. En février dernier, la direction a décidé de procéder au licenciement d’un délégué FGTB. Elle considère que celui-ci aurait commis des fautes qui n’auraient pas permis à une enquête de sécurité de suivre la procédure exacte. La Centrale Générale - FGTB est outrée par cette décision.

“Nous n’avons pas eu la moindre occasion de discuter du problème au préalable”, constate Jeroen Vleugels, le secrétaire Centrale Générale – FGTB compétent. “Lorsque nous regardons les détails, nous sommes convaincus que nous aurions parfaitement pu y remédier. D’autant plus que notre délégué n’a commis aucune faute au niveau de la sécurité. Il a transmis sa déclaration par mail et non pas sous pli fermé. Pour la direction, c’est là un motif suffisant de licenciement.”

Pour notre centrale, travailler à la sécurité doit être un processus en amélioration constante, personne ne devrait avoir peur de faire de nouvelles propositions, de reconnaitre des erreurs ou de poser des questions critiques. “Norbord travaille constamment sur le thème de la sécurité. Souvent, cela va très loin, comme par exemple une vitesse limitée à 19,5 km/h sur le parking. Si notre délégué avait roulé à 20 km/h sur le parking, il aurait reçu une sanction alors qu’un membre de la direction qui aurait roulé à 30 km/h aurait juste dû s’excuser.”

“C’est ce qui arrive quand un responsable arrive dans une zone interdite sans équipement de protection, il doit juste présenter des excuses. Certaines enquêtes qui impliquent des chefs d’équipe ou des responsables restent tout simplement sans suite, mais notre délégué devrait lui être licencié pour faute grave pour avoir légèrement écorché une règle. D’autant plus que l’employeur lui-même n’a pas correctement suivi sa propre procédure. C’est une politique à deux poids, deux mesures.”

Entre-temps, trois tentatives de conciliation ont eu lieu, sans résultat. La Centrale Générale – FGTB exige la réintégration, la direction veut juste parler d’indemnisation. “Si on veut juste le licencier, il faut être honnête et ne pas prendre des excuses bidons, sauf qu’ils connaissent les amendes encourues. Nous n’acceptons pas que la direction prenne l’alibi de la sécurité pour se débarrasser de notre délégué. C’est pour cela que nous menons des actions, aujourd’hui et dans le futur.”

Un bureau de conciliation au sein de la commission paritaire n’a lui aussi pas permis d’aboutir à une solution. L’affaire est aujourd’hui entre les mains du Tribunal du travail. Une petition (NL) a été lancée contre le licenciement.