Escale au Rwanda avec les syndicalistes de Stecoma

Lors d’un récent voyage d’étude au Rwanda, nous avons fait un bout de chemin avec Stecoma et avons pris la mesure de leur vaste travail.

Appollinaire, Evariste, Africain, Gaspard et Laurence: ce ne sont que quelques-uns des camarades du syndicat rwandais de la construction Stecoma. Lors d’un récent voyage d’étude au Rwanda, nous avons fait un bout de chemin en leur compagnie et avons pris la mesure de leur vaste travail. 

Notre collaboration avec Stecoma a débuté en 2009. Evariste Habyarimana est président de ce syndicat de la construction. Lors de notre visite, il nous a emmené sur un chantier situé dans un village à plus de 40 km de la capitale, Kigali. Les routes asphaltées se sont vite transformées en chemins de terre où seul un 4x4 peut s’aventurer, et tout particulièrement en cas de pluie.

Evariste: “Sur les chantiers, la plupart des échafaudages sont en bois et ne sont parfois suspendus qu’à l’aide de quelques clous. Les enfants se promènent dans et autour du chantier, et les chaussures de sécurité et les casques demeurent une réalité lointaine. Loin de la capitale, il est particulièrement difficile d’exiger des mesures de sécurité élémentaires.”

Evariste se concentre sur les travailleurs présents sur le chantier et leur explique ce que fait son syndicat. Les travailleurs, pour leur part, nous disent qu’ils n’ont aucun contrat de travail. Tous s’empressent d’écrire le numéro de téléphone du responsable local de Stecoma.

Aucune sécurité d’emploi

Avant de devenir secrétaire régional, Appollinaire était aussi ouvrier dans la construction. “Mais j’en avais marre d’être toujours payé en retard. Un de mes formateurs de Stecoma m’a persuadé de m’engager dans le syndicat. Ma tâche consiste à convaincre les travailleurs de payer leur cotisation. Mais ce n’est pas évident pour les travailleurs qui n’ont aucune sécurité d’emploi et de salaire.

Stecoma travaille dur pour fournir une certification aux travailleurs de la construction. Ce qui leur permet une reconnaissance des compétences qu’ils ont acquises.  C’est très important pour les travailleurs qui ne sont pas diplômés. “Chaque année, notre organisation organise une cérémonie de remise de certificats professionnels. Ce qui attire l’attention des médias."

Les jeunes et les femmes sont l’avenir

Laurence a 25 ans. Elle est responsable de la branche “jeunes” de Stecoma. “Les jeunes n’ont pas la vie facile. Les employeurs estiment que comme ils n’ont aucune expérience, ils doivent être payés moins. Et parfois, ils doivent effectivement encore apprendre le métier alors qu’ils travaillent déjà sur un chantier. En tant que syndicat, nous leur donnons confiance en eux. Aujourd’hui, nous leur apprenons, via notre atelier, la manière de négocier." A la question de savoir quel est son objectif à travers son job elle répond : “J’aime travailler pour le syndicat et je veux convaincre les jeunes et les femmes de l’importance de celui-ci. Ce métier me permet d’œuvrer pour la société. Et je veux aussi apprendre de l’expérience de vos expériences."

Bonnes pratiques

Africain est un des moteurs du projet : “Nous apprécions la collaboration avec votre organisation car vous êtes de vrais camarades” précise-t-il. “Vous ne nous faites pas la leçon et nous en apprenons davantage sur votre travail syndical, comment se déroulent des négociations sectorielles, et comment développer une politique de sécurité sur un chantier. Mais vous êtes également attentifs aux bonnes pratiques que nous mettons en place : soutenir les travailleurs dans la recherche d’un  emploi via notre site, notre communication via sms et la place que nous donnons aux femmes dans notre travail.”

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