Les syndicats unis pour la Palestine

Fin mai, une cinquantaine de représentants syndicaux de plusieurs syndicats européens se sont réunis à Barcelone.

Fin mai, une cinquantaine de représentants syndicaux de plusieurs syndicats européens se sont réunis à Barcelone. Ils réclament une solution pour le peuple palestinien mais ils veulent aussi que l’Europe prenne ses responsabilités à ce propos. La Centrale Générale – FGTB était elle aussi présente.

L’initiative syndicale européenne pour la justice en Palestine est un réseau de 39 syndicats européens représentant plus de 3 millions de travailleurs. L’initiative dénonce la complicité des gouvernements européens et de l’Union Européenne face aux violations des droits de l’Homme en Palestine. Le réseau entend aussi par ses actions communes faire pression sur les gouvernements et les entreprises. Une première rencontre avait déjà eu lieu à Bruxelles l’année dernière.

Sensibiliser

Lors de la conférence, les différents syndicats ont échangé leurs bonnes pratiques afin de pouvoir apprendre les uns des autres. La sensibilisation des affiliés a également fait l’objet d’un point d’attention. En effet, le soutien des membres constitue la base du fonctionnement.  “Malheureusement, les gens ont trop souvent tendance à ne plus faire aucune différence: tout ce qui a un rapport avec le monde arabe est très vite associé au terrorisme, à l’extrémisme musulman”, déplore Robert Urbain, secrétaire régional pour la section du Limbourg. Nous devons donc mieux informer et mobiliser sur la Palestine. C’est en partageant nos expériences que nous pouvons nous aider mutuellement”.

L’Europe viole les droits de l’Homme

Les représentants syndicaux ont également débattu des actions et pressions possibles à l’encontre de l’Union Européenne et des entreprises qui sont présentes en Israël. Pour Arnaud Levêque, secrétaire fédéral à la Centrale Générale – FGTB, l’Europe peut bel et bien condamner un acte d’Israël, le pays reste un partenaire privilégié de l’Europe”. Si on veut que les choses changent, il faut y travailler ensemble au niveau international. Raison pour laquelle il est important que le réseau soit encore renforcé et élargi dans le futur, avec de grands syndicats nationaux ”.

Quel est le rôle de l’Europe?

Lors de la conférence, l’étude “Sape du travail décent en Palestine: pourquoi l’Europe doit-elle mettre un terme à sa complicité ? ” a été présentée.

Celle-ci dresse la liste des nombreuses discriminations qui font qu’il est tellement difficile voire impossible pour les Palestiniens de gagner leur vie. Ainsi, il y a les véritables frontières qui empêchent les Palestiniens de rejoindre leur lieu de travail ou leurs terres: Gaza qui est complètement fermée, un mur de 720 km de long en Cisjordanie, les nombreux check-points, les expropriations...

En plus, les Palestiniens n’ont que des droits limités: ainsi, près de 30.000 ouvriers palestiniens travaillent en Israël sans avoir obtenu un permis de travail. Ils sont dès lors exploités et vivent dans une insécurité permanente. Les syndicats palestiniens n’ont pas d’autorisation pour travailler dans les territoires occupés. L’étude montre aussi le rôle de l’Union Européenne et de certaines entreprises. Nombre d’entre elles (souvent avec le soutien de l’UE) sont impliquées dans la construction du mur, la démolition de maisons palestiniennes, la technologie pour l’identification aux check-points, ... Et pendant ce temps, grâce à un accord privilégié avec l’UE, Israël continue de faire du commerce de manière quasi illimitée en Europe et participe à plus de projets européens que n’importe quel pays européen. L’article 2 de l’accord stipule pourtant de manière très claire que le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques sont une condition essentielle. Les syndicats réclament donc la fin de ce soutien et de cette coopération.