Un secteur de l’intérim en pleine forme !

Pas de chèques repas, pas d’assurance hospitalisation pas de cadeau de Noël… Les intérimaires peuvent perdre jusqu’à 91 euros de revenus par semaine, comparé aux travailleurs fixes. Et la plupart des employeurs trouvent cela normal.

Pas de chèques repas, pas d’assurance hospitalisation pas de cadeau de Noël… Lors de la semaine de l’intérim en 2017 nous dénoncions déjà le manque de respect des agences intérim quant aux droits des intérimaires, qui peuvent perdre jusqu’à 91 euros de revenus par semaine, comparé aux travailleurs fixes. Un an plus tard, alors que le gouvernement se vante de la reprise économique et de la supposée création d’emplois en masse, sans grande surprise nos revendications sont restées lettre morte. Les agences intérim continuent de léser leurs travailleurs tout en engrangeant des bénéfices de plus en plus plantureux.

Sabrez-donc leurs droits… et le champagne !

Pour les agences, tous les indicateurs sont dans le vert. Tant nos experts économistes que les principaux analystes auxquels les entreprises ont recours présentent les mêmes chiffres et les mêmes conclusions. Le quotidien l’Echo parle même d’une santé « insolente ». Pour la période 2012-2017, les principaux fournisseurs de main d’œuvre intérimaire voient grimper non seulement leur chiffre d’affaire d’environ 20%, mais aussi et surtout leur marge bénéficiaire, de pas moins de 24%. De quoi sabrer quelques belles bouteilles de champagne.

Machines à sous sans frontières

Le champion incontesté de ce juteux marché de la mise au travail reste la firme hollandaise Randstad, dont les bénéfices atteignent des sommets. Elle n’est pas la seule, puisque les chiffres démontrent aussi que la plupart des agences ont eu largement de quoi gâter leurs actionnaires avec des dividendes. Notons que le secteurs a connu de nombreuses fusions ces dernières années, ces bénéfices vont donc principalement dans les caisses de grands groupes étrangers.

Un long tunnel vers l’emploi

Si les chiffres sont en hausse, c’est bien entendu parce qu’il y a toujours davantage de travailleurs occupés avec des contrats intérimaires, souvent à répétition. En grande partie, ce n’est pas du tout par choix, mais bien parce que pour bon nombre de demandeurs d’emploi, principalement jeunes, l’intérim est perçu comme la seule porte d’accès à l’emploi. De l’aveu même de Federgon, la fédération qui représente les agences d’intérim, les entreprises préfèrent bien souvent utiliser des intérimaires, plus chers mais plus flexibles que des contrats fixes, alors qu’elles sont depuis longtemps sorties de la crise. Si en plus de cela les agences parviennent à raboter allègrement les droits de ces travailleurs dociles, les employeurs ont encore moins de raisons de leur offrir un « vrai » contrat. 

Des habitudes enracinées

Comme notre campagne le démontre bien, ce n’est pas l’envie de travailler qui manque chez les jeunes, pas plus que chez les moins jeunes. Les intérimaires se donnent à 100%. C’est juste que, pour faire monter les courbes de leurs jolis graphiques de chiffres d’affaires, les agences intérim ne leur donnent toujours pas ce à quoi ils ont légalement droit. Et la plupart des employeurs trouvent cela normal, alors que c’est non seulement injuste, mais qui plus est illégal. Mobilisons-nous pour changer la culture de tolérance face à ces abus !

Plus d’infos sur www.droitsdesinterimaires.be.