Carrières de chaux-calcaire - Ces employeurs nous suivent

La signature dans le secteur des carrières de chaux d’un engagement commun sur les fins de carrière et la pénibilité du secteur prouve que la concertation sociale est encore possible.

Non seulement la concertation sociale est indispensable, mais en plus, quoi qu’en pensent certains, elle est encore possible. Nous en prenons pour preuve la signature dans le secteur des carrières de chaux d’un engagement commun sur les fins de carrière et la pénibilité du secteur. Dans le climat politique particulièrement hostile que nous connaissons aujourd’hui, c’est aussi un moyen de mettre le gouvernement face à ses responsabilités.

Voici quelques semaines, nous avons rendu visite à plusieurs fédérations professionnelles en leur demandant de signer une charte qui les engage à plaider au conseil d’administration de la FEB (la fédération des entreprises de Belgique) pour des pensions décentes, pour un âge légal à 65 ans et pour une liste de critères de pénibilité objectivables et non pour une liste de métiers pénibles. Et même si les patrons se sont montrés compréhensifs face à nos arguments, aucun d’eux n’a signé notre charte.

Des griefs

Certains militants des carrières de calcaire non-taillé, des fours à chaux, dolomies et fours à dolomies, qui n’étaient pas impliqués dans la première action, ont décidé de ne pas en rester là et de mettre les employeurs de leur secteur face à leurs responsabilités. Non seulement le travail dans les carrières est lourd par définition, mais en plus, il y a du travail en équipes et de nuit. En outre, la charge psychosociale est de plus en plus importante dans le secteur. Leurs griefs ont donc été repris dans une lettre, signée par le front commun syndical et par la Fédération de l’industrie extractive, Fediex. Celle-ci a été envoyée au président du Conseil National du Travail ainsi qu’aux ministres de l’Emploi, des Affaires Sociales et des Pensions.

Une première étape

“Pour l’instant, il ne s’agit que d’une première étape”, nous dit Brahim Hilami, secrétaire fédéral pour la Centrale Générale – FGTB en charge du secteur. “Mais ça prouve bien que certains employeurs voient l’importance d’avoir des carrières supportables et des fins de carrières raisonnables lorsque des arguments clairs sont mis sur la table et lorsque l’on peut négocier dans une atmosphère constructive”. D’autres sous-commissions paritaires du secteur des carrières devraient suivre prochainement. Il est bien entendu encore trop tôt pour parler d’un mouvement. Cependant, si d’autres initiatives similaires pouvaient voir le jour, cela apporterait un soutien considérable à nos négociateurs sur le dossier pénibilité.