Chantier Google : les travailleurs abandonnés à leur sort

Suite aux contrôles de l’auditorat du travail survenus récemment sur le chantier de Google à Baudour, la Centrale Générale - FGTB exige que des responsabilités morales soient assumées dans ce dossier. 

Suite aux contrôles de l’auditorat du travail survenus récemment sur le chantier de Google à Baudour, la Centrale Générale - FGTB exige que des responsabilités morales soient assumées dans ce dossier. 

Outre le cas avéré de dumping social dont les entreprises sous-traitantes se sont rendues coupables, pratiques que nous condamnons avec force, nous ne pouvons que dénoncer une situation qui a conduit plus de cent travailleurs à vivre dans des conditions de vie et de travail inacceptables sur un chantier d’une entreprise dont la sécurité et l’éthique sont des maîtres-mots. Pour nous, cela est juste inconcevable. 

Aujourd’hui, il semblerait que les différents sous-traitants soient pressés de régulariser au plus vite ces travailleurs. Une bonne chose pour eux. Nous souhaitons malgré tout rencontrer au plus vite les représentants de Google afin d’établir ensemble une charte de bonnes pratiques. Des situations aussi indignes que celles vécues par ces travailleurs ne peuvent pas se reproduire avec d’autres sous-traitants et d’autres travailleurs qui arriveront demain pour prendre la relève.

Alors que la plupart des 105 travailleurs roumains et bulgares constatés en infraction ont été rapidement remis dans un avion, nous avons pu rencontrer une dizaine de travailleurs bulgares encore en attente d’un vol. Nous avons entendu dans quelles conditions ils sont arrivés en Belgique et avec quelles promesses. Mais nous avons aussi entendu à quel point ils ont été floués. Des conditions de vie déplorables, entassés à 3 ou 4 dans de minuscules chambres d’hôtel, à dormir sur des lits d’appoint, à devoir travailleur la nuit, plus de 50 heures semaine.

Aujourd’hui, à ces conditions déplorables, s’ajoute l’incertitude. 

En effet, en attendant leur vol retour, ils sont livrés à eux-mêmes, sans informations, sans travail, sans la moindre garantie de toucher une indemnité. 

Pire : ils ne savent même pas si leur logement, qui était pris en charge par leur employeur jusqu’en novembre, sera encore payé demain. 

Nous devons au plus vite tout mettre en œuvre pour éviter que d’autres ne subissent demain ce que ces travailleurs vivent aujourd’hui.