NGK Ceramics Baudour allergique au rouge

C’est une première judiciaire : une entreprise va se retrouver devant le tribunal pour discrimination sur base de l’appartenance syndicale. La FGTB a en effet introduit contre l’entreprise NGK Ceramics de Baudour un recours auprès du Tribunal du Travail de Mons pour faire cesser un comportement discriminatoire à l’égard des délégués et des affiliés de la Centrale Générale - FGTB de l’entreprise. Pour la FGTB le comportement de la direction visant à entraver le travail de la délégation syndicale FGTB — en plus d’être condamnable sur base de la loi de 2007 contre les discriminations — est une atteinte aux libertés syndicales.

Il faut dire que la délégation FGTB de NGK est assez active. Jusqu’au changement de la direction, il y a de cela deux ans, on gérait les conflits. Mais avec les nouveaux managers, la dialogue est devenu plus que difficile. La campagne que mène la délégation CG - FGTB pour la stabilisation des intérimaires a déclenché la guerre. NGK Ceramics est spécialisée dans la fabrication de substrats en céramique pour pots catalytiques de véhicules automobiles. 

Elle emploie actuellement quelque 400 travailleurs dont 230 ouvriers, 70 employés et cadres et une centaine d’intérimaires. Mais parmi ceux-ci, beaucoup sont là depuis deux, trois, même cinq ans, sans se voir proposer de contrat stable. Autant dire que l’entreprise s’assied allègrement sur la législation qui lie l’intérim à certains motifs comme le surcroît extraordinaire de travail.

La direction a ouvert les hostilités en refusant le remplacement d’un délégué élu sans suppléant en incapacité de travail de longue durée. La délégation FGTB doit donc fonctionner à trois contre quatre à la CSC. NGK use de l’intimidation à l’égard des seuls délégués FGTB. Elle les a accusés publiquement « d’immaturité ». Elle a mis à pied le délégué principal et licencié un affilié FGTB pour faute grave sous une accusation de sabotage, sans fondement selon Frédéric Michel, le permanent Centrale Général de Mons.

Par contre la direction invite à des rencontres informelles la délégation CSC apparemment moins gênante, ce qui prouve bien la volonté discriminatoire. Bref, il faut que cela cesse et que NGK soigne son allergie au rouge et rétablisse le dialogue social. La FGTB compte pour cela sur une condamnation de l’entreprise et des astreintes de 500 € par infraction constatée à la loi de 2007 ainsi que sur l’obligation d’affichage de la sentence dans l’entreprise.