Une nouvelle claque en décembre pour les aide-ménagères?

Sans surprise, la crise du coronavirus frappe plus durement les travailleurs les plus faibles. Et une fois de plus, les aide-ménagères des titres-services vont payer le prix fort. En effet, elles ont été nombreuses à se retrouver au chômage temporaire pour cause de force majeure, subissant donc une perte de salaire importante, elles qui sont déjà avec des salaires très bas. Mais comme si cela ne suffisait pas, elles risquent bien de recevoir une nouvelle claque lors du paiement de leur prime de fin d’année. 

En effet, pour bénéficier d'une prime de fin d'année, il faut avoir travaillé au moins 65 jours dans le secteur des titres-services au cours de la période de référence (juillet 2019 - juin 2020). Or, les jours de chômage temporaire pour cause de force majeure corona ne sont pas assimilés à des jours prestés, ce qui signifie que celles et ceux qui n'ont commencé à travailler que cette année risquent de ne pas remplir les conditions.

En outre, le montant de la prime de fin d'année pose lui aussi un problème. La prime de fin d'année s'élève à 4,5 % du salaire brut perçu par les travailleuses au cours de la période de référence. Par rapport à la plupart des autres secteurs, c’est moitié moins. Ajoutez à cela le chômage temporaire, et les aide-ménagères se retrouveront avec une prime de fin d'année réduite à une peau de chagrin. Nous insistons donc pour que cette période de chômage temporaire soit assimilée pour les aide-ménagères afin de leur garantir une prime de fin d'année décente. 

Jusqu’à présent, les employeurs restent sourd à notre requête pourtant les calculs ci-dessous montrent à quel point les travailleuses pourraient être touchées si rien ne change:

  • Pour une aide-ménagère qui travaille 24 heures par semaine, la prime de fin d'année brute est comprise entre 605 et 640 euros, selon l'ancienneté. Par mois de chômage, la perte s’élève à 50 euros du montant de la prime de fin d'année.  
  • Pour une aide-ménagère à temps plein, la prime de fin d'année s'élève normalement à plus de 1 000 euros bruts. Par mois de chômage, la perte s’élève à environ 80 euros du montant de la prime de fin d'année.

Une fois de plus, les travailleuses des titres-services sont traitées avec dédain car même si les discussions sur la condition minimale de 65 jours sont toujours en cours, la concertation sociale sur le montant de la prime de fin d'année n'a quant à elle pas abouti. Pour de nombreuses travailleuses, souvent en famille monoparentale, cela signifie qu’après l’énorme perte de salaire subie en mars, avril et mai, elles risquent d'être à nouveau touchées financièrement en décembre lors du versement de la prime de fin d'année.

La FGTB – Titres-services appelle les employeurs du secteur à prendre leurs responsabilités et à respecter leurs aide-ménagères!