Un regard dans les coulisses du géant pharmaceutique Pfizer

En ce moment, la vaccination contre le corona  est le sujet de toutes les conversations. Des nouvelles sur le sujet sont quotidiennement diffusées. Nous savons comment cela est vécu de l’extérieur, mais qu’en est-il au sein d’une de ces entreprises pharmaceutiques ? Patrick est un employé de Pfizer et il a accepté de répondre à nos questions.  

Qu'est-ce qui a changé au sein de Pfizer depuis l'arrivée du coronavirus ?  

Patrick : Travailler dans une entreprise pharmaceutique comme Pfizer implique toujours de grandes exigences. Par exemple, il existe des procédures pour le vestiaire et des méthodes de travail qui doivent toujours être strictement respectées au cours du processus de production. Depuis le Corona, ces règles continuent de s'appliquer, mais nous avons dû passer à la vitesse supérieure  pour pouvoir délivrer les volumes de vaccins requis.  

Quel effet cela a-t-il sur vous et vos collègues ?  

Patrick : Plusieurs collègues ont été transférés au département COVID, non seulement pour la production du vaccin, mais aussi pour transmettre leurs connaissances à de nouveaux collègues. Cela demande un effort supplémentaire, car une formation complète prend entre 6 et 12 mois. De plus, le département COVID travaille 7 jours sur 7, 24/24. Et ce depuis le début de la pandémie.  

Qu'en est-il de la fatigue des équipes ?  

Patrick : Nous faisons des équipes supplémentaires depuis plus d'un an. Les collègues qui travaillent en semaine font des shifts supplémentaires le week-end, les collègues du week-end viennent en semaine pour faire des journées en plus et les collègues qui travaillent de nuit font également des shifts supplémentaires. Si un collègue est absent, ces heures doivent également être couvertes, ce qui entraîne encore plus d'heures supplémentaires. La production continue même les jours fériés.  

Comment la direction réagit-elle face à cette situation ?  

Patrick : Tout le monde parle de la lenteur des livraisons et du processus de vaccination, et la direction ne le comprend que trop bien. Elle fait tout ce qu'elle peut pour fabriquer et livrer le vaccin. Cependant, il est également important de savoir quels efforts de nombreux travailleurs fournissent depuis plus d'un an. Beaucoup sont à bout de nerfs, au sens propre comme au sens figuré.  

Qu'en est-il de la marge salariale de 0,4 % ?  

Patrick : Tout le monde connaît l'importance du vaccin. Tous les collègues travaillent dans des circonstances très exceptionnelles. Cela ne peut pas continuer. Et pour les collègues, ils s'attendent à pouvoir négocier librement, car ces efforts doivent rapporter plus de 0,4 %.