Les aide-ménagères dépouillées du droit au congé vaccinal

Voici une semaine, Sciensano confirmait dans un rapport que les aide-ménagères appartenaient bien à une catégorie professionnelle à risques élevés dans cette pandémie… Enfin ! Pour la sécurité des aide-ménagères, mais aussi pour la sécurité des clients, une vaccination rapide est donc essentielle.
Mais alors que la campagne de vaccination s’intensifie, Federgon adopte une fois de plus une attitude méprisante envers les aide-ménagères en refusant de fixer des règles claires pour leur permettre de se faire vacciner pendant leurs heures de travail, sans perte de salaire. De cette manière, on met les travailleuses devant un choix : le vaccin ou le salaire. Avec comme conséquence un taux de vaccination moins élevé.

Pour les secteurs dits ‘classiques’, le congé vaccinal est facilement applicable et non équivoque. Mais comme toujours, les entreprises commerciales des titres-services essaient de contourner la règle afin d’éviter de payer le salaire des travailleuses qui se font vacciner.

Et pour cela, ils ne manquent pas de créativité, soit en demandant aux travailleuses de déplacer le moment de vaccination en dehors de leurs heures de travail (c’est d’ailleurs la première phrase d’une communication au CE du 2e employeur du secteur), soit en les mettant en absence autorisée, mais non payée, en chômage temporaire, en congé ou en leur faisant prendre des heures de récupération.

Une fois de plus, les aide-ménagères ne sont pas traitées de manière juste et équitable. Certaines d’entre elles devront choisir entre se faire vacciner ou perdre du salaire. Un choix injuste, voire impossible, pour des travailleuses qui doivent déjà composer avec un salaire très bas.

En agissant de la sorte, Federgon va à l’encontre du principe même du congé de vaccination qui ne peut pas impliquer une perte salariale pour le travailleur qui se fait vacciner.

Malgré plusieurs réunions en commission paritaire, nous ne sommes pas parvenus à un texte équitable qui garantisse ce droit aux travailleuses des titres-services.

A l’heure où nous devrions tous, à tous les niveaux, encourager la vaccination, les employeurs des titres-services prennent la voie inverse en décourageant leurs travailleuses, qui passent dans 5 à 10 foyers par semaine, qui y restent plusieurs heures, avec des clients souvent présents dans l’habitation.

Les employeurs envoient également un message très clair envers la clientèle des titres-services : ni la santé des travailleuses ni celle des clients n’intéresse les entreprises commerciales des titres-services. La seule chose qui compte, c’est la rentabilité.