Les délégués syndicaux ne peuvent pas éviter le phénomène du travail intérimaire. Même si, en principe, le recours au travail intérimaire est accordé de façon temporaire, son usage n’a cessé de s’accroître. Chaque délégué rencontre de nombreux défis lorsqu’il est confronté au travail intérimaire. Or, les droits de chaque travailleur de votre entreprise sont les seules choses qui comptent avant tout.  

Le travail intérimaire est une matière complexe. Le fait que les agences intérimaires sont les véritables employeurs des travailleurs intérimaires complique parfois fortement la vie des délégués et des travailleurs concernés – particulièrement lorsque des irrégularités se présentent.  

Il est toujours important de garder à l’esprit que le travail intérimaire ne peut pas être utilisé pour miner les conditions de salaire et de travail dans l’entreprise, ni celles des travailleurs sous contrat fixe, ni celles des travailleurs intérimaires.  

En dépit de ces défis, les délégués syndicaux ont suffisamment d’opportunités de jouer un rôle positif. En tant que délégué syndical, vous pouvez, de différentes façons et à différents moments, laisser votre empreinte sur l’application du travail intérimaire.  

1. Veillez au bon accueil de chaque travailleur intérimaire dans votre entreprise. Chose bien commencée est à demi achevée. Cela permet d’éviter des erreurs ou même des catastrophes (pensons aux accidents du travail en raison d’un manque d’équipements de protection). Le contrat est-il correct ? Connaît-il ses droits et les obligations à respecter ? Les procédures de sécurité sont-elles claires ?  

2. Soyez disponible pour les travailleurs intérimaires et prenez leurs intérêts à cœur. Les travailleurs intérimaires ne sont pas forcément les concurrents des travailleurs fixes. Bien au contraire : en défendant les intérêts de chacun, vous renforcez tous les travailleurs.  

3. “A travail égal, salaire égal”. Les entreprises osent parfois être négligentes avec les avantages financiers de leurs travailleurs temporaires. Des principes clé tels que “à travail égal, salaire égal’ vous aident à garder une vue d’ensemble : si les travailleurs intérimaires répondent aux conditions fixées, ils ont généralement droit aux mêmes avantages que leurs collègues sous contrat fixe !  

4. Connaissez la législation et la réglementation. Veillez à ce que le règlement de travail reste à jour. Le travail intérimaire demeure en principe l’exception et son usage est soumis à des conditions. La CCT 108 est particulièrement importante pour les délégués syndicaux pour évaluer l’application correcte du travail intérimaire dans leur entreprise.  

5. Posez régulièrement des questions à votre employeur. Dans certains secteurs ou certaines entreprises, l’employeur doit obtenir l’accord des syndicats avant de pouvoir recourir au travail intérimaire. L’usage du travail intérimaire doit en outre toujours être motivé. La situation financière et économique d’une entreprise peut changer ; interpellez donc toujours votre employeur.  

6. Au sein des organes de concertation, évaluez régulièrement l’application du travail intérimaire et les droits des travailleurs intérimaires. Vous devez pouvoir disposer de ces informations et chiffres en tant que délégué, par exemple à partir des comptes annuels. Analysez-les en vue de formuler des revendications syndicales. Sondez également les travailleurs concernés pour connaître leurs attentes et discutez de leur bien-être au sein du CPPT.  

Pour plus d’informations, consultez www.droitsdesinterimaires.be