La flexibilité, une difficulté supplémentaire

Alors que l’été dernier, il fallait débourser une soixantaine d'euros pour faire le plein d’une petite voiture familiale, aujourd’hui, il faut compter un bon 100 € pour le même plein. Cette dure réalité est la même pour tous les travailleurs même si une catégorie de travailleurs est particulièrement sensible à cette attaque au portefeuille : les travailleurs intérimaires. Margot est l’une de ces travailleuses intérimaires. Suite à une décision de la direction de la faire travailler sur un site plus éloigné de son domicile, elle en est réduite à devoir payer pour se rendre au travail.

Margot est intérimaire. Elle travaille sur base de contrats hebdomadaires pour un fabricant de cigares dans le Limbourg. Avant, elle travaillait sur le site de Lummen, non loin de chez elle. Mais suite à une décision de l’entreprise, elle doit désormais se rendre chaque jour à Westerlo pour travailler sur un autre site de la même entreprise. Ce changement d’affectation a des conséquences graves pour Margot qui subit des pertes sur son trajet domicile-travail à cause des prix actuels à la pompe.  

"Chaque jour, je fais 38 kilomètres pour aller travailler", soupire Margot. "En plus de cela, je dois encore faire des courses pour faire vivre une famille. Je ne gagne pas mal ma vie, mais quand vous dépensez près de 100 euros pour les transports sur un budget familial de 300 euros par semaine, ça fait beaucoup. C'est frustrant quand on sait que, jusqu'à récemment, je pouvais travailler beaucoup plus près de chez moi." 

Mêmes droits, réalité différente 

Margot reçoit une indemnité pour ses frais de déplacement. Toutefois, cela ne suffit pas pour faire face à l'augmentation explosive du coût du carburant. "Je reçois environ 30 euros par semaine", dit Margot. "Ce n'est pas suffisant pour couvrir les prix à la pompe. D'autres collègues disent la même chose. Aujourd'hui, les gens ne font plus le plein." 

Margot a bien essayé de pouvoir rester sur le site où elle travaillait jusqu'à récemment, mais la direction a refusé - même si le site est toujours à la recherche de travailleurs temporaires. Et Margot n’est pas la seule intérimaire dans ce cas.

Cette situation illustre très bien un des nombreux inconvénients que connaissent les travailleurs intérimaires. Et même si ces derniers ont toujours droit à la même rémunération que leurs collègues fixes qui exercent la même fonction au sein de l’entreprise, la flexibilité et l’incertitude liées à leur statut les rend encore plus vulnérables, notamment en ce qui concerne les frais de transport, mais aussi l’impossibilité de prendre un abonnement de train ou de bus ou même de faire du co-voiturage avec des collègues.