L’avenir des titres-services dangereusement hypothéqué

Alors que les trois gouvernements régionaux présentent leur budget, nous constatons que les travailleuses des titres-services ont encore été oubliées. Après plusieurs mois de lutte, c’est une gifle de plus pour les aide-ménagères qui attendaient beaucoup de la part des gouvernements. 

Par contre, que les actionnaires des entreprises commerciales de titres-services se rassurent : ils pourront encore toujours profiter de manière honteuse de l’argent public qui subsidie le secteur. En effet, aucun gouvernement n’a profité du Momentum pour garantir la bonne destination de l’argent public.

A l’heure où les régions doivent mesurer chaque dépense, il est incompréhensible de constater qu’elles vont continuer à subsidier des entreprises commerciales avec 70 % d’argent public sans la moindre exigence. En clair, cela signifie que dans le futur, l’argent public filera encore toujours dans les poches des actionnaires et ne servira toujours pas à améliorer les conditions de travail des aide-ménagères. Dans un contexte aussi difficile que celui que nous connaissons, il est particulièrement honteux de dilapider de la sorte les deniers publics.

Quel futur pour les aide-ménagères ?

Les différentes mesures prises dans les régions ne vont pas améliorer la situation des aide-ménagères. A Bruxelles, le gouvernement a surtout pensé à son propre budget. En Flandre, le gouvernement a pensé au budget des entreprises qui pourront sans vergogne facturer des frais aux clients. Et personne ne pense au porte-monnaie des travailleuses.

Si de l’argent public continue à aller aux entreprises, il revient aux politiques d’imposer des règles strictes sur l’utilisation de cet argent et dans le respect originel du secteur. Si on se contente de faire payer plus les clients, cela n’aura pour seul effet que d’augmenter la charge de travail pour les aide-ménagères et enrichir les actionnaires. Ce sont les aide-ménagères qui ont besoin d’argent pour payer les factures, pas les entreprises commerciales.

La mascarade a assez duré : les politiques doivent faire un choix. Soit le secteur reste subsidié et non-marchand, avec des règles strictes, soit il devient un secteur marchand.
En effet, quel secteur aujourd’hui ne rêverait pas de recevoir 70 % d’argent public par heure de travail, tout  en continuant à facturer ce qu’il souhaite au client ?

Nous déplorons que les décisions annoncées aient des conséquences dramatiques pour les aide-ménagères qui étaient déjà au bord du gouffre avant la crise actuelle. A présent, la situation ne pourra que se dégrader plus encore et au final, nous craignons très sincèrement que les mesures prises ne  favorisent le retour au travail au noir.