Programme Transition Juste de la FGTB Pétrole

Les militants FGTB Pétrole ont pris position sur l’avenir de leur secteur face au défi climatique. Leur analyse et leurs solutions prennent la forme d’un Programme Transition Juste. Forts de ce travail, les militants sont en ordre de marche pour aborder les enjeux sociaux du climat au sein de leur entreprise et dans leur secteur. Alors, tout est dit ? Non. Tout commence.

Militants syndicaux, acteurs du changement

Les militants FGTB Pétrole sont conscients que leur secteur impacte lourdement le climat. Nous ne pouvons pas continuer à produire et à consommer de la même façon. Des activités et des fonctions devront disparaître afin de respecter le climat. Face à ce défi, nous prenons résolument l’option d’être des acteurs du changement. Pas question de faire l’autruche ou de défendre le passé. Comment ? "Cela passera par un contrôle syndical dans les entreprises et dans le secteur", pointe Andrea Della Vecchia, secrétaire fédéral FGTB Pétrole. "Ne laissons pas les directions organiser seules la transition car elle impacte l’organisation et les conditions de travail. Deux matières sur lesquelles nous avons notre opinion et notre mot à dire."

Combustibles fossiles et climat

Guéric

Améliorer le contrôle syndical passe notamment par une meilleure connaissance du sujet. Raison pour laquelle les militants ont échangé sur l’impact climatique du pétrole. Dans cet échange, ils ont été accompagné par Guéric Bosmans, collaborateur du service d’études pour les questions climatiques. “Les conséquences des gaz à effet de serre sont catastrophiques pour le climat. Ces gaz à effet de serre résultent de l'extraction, du raffinage et de l'utilisation du pétrole", nous explique Guéric.

En 2015, l'accord de Paris a été adopté. Il s'agit d'un traité international sur les changements climatiques. "L’objectif est, idéalement, de limiter le réchauffement climatique à 1,5° ou 2° degrés de plus que la période précédant le niveau industriel."

Le graphique ci-dessous montre l'évolution des émissions de CO2 dues à l'utilisation de combustibles fossiles entre 1980 et 2020, et comment nous pouvons limiter le réchauffement climatique à l'avenir.

Grafiek 1

Il y a également du travail à faire au niveau européen. Si l'UE veut être neutre sur le plan climatique d'ici 2050, une réduction des émissions de 55 % est déjà requise d'ici 2030.

Avancer tout droit n’est donc pas une option. Pourtant les chiffres actuels de production et de consommation ne s’inversent pas.

Le pétrole en Belgique et en Europe

"Il y a une stabilité dans la production pétrolière nette", déclare Thomas Edelynck, collaborateur pour le secteur de l’industrie du pétrole. "Le Covid a effectivement provoqué un creux, mais cette perte a été rattrapée en 2021". Lorsqu’on parle de creux, pensez au nombre de fois où votre voiture était à l’arrêt en raison du télétravail : vous n'avez pas besoin d'essence. Pensez au kérosène qui était moins ou pas du tout nécessaire parce que les voyages (internationaux) étaient interdits. Les chiffres pour 2022 ne sont pas encore connus, mais ils démontreront assurément que la production a encore été augmentée davantage et avoisine les chiffres de la période avant le Covid.

Andrea

Biocarburants, hydrogène, captation C02, éolien,…

Durant les échanges, les militants ont également échanger sur les énergies renouvelables. Pour chacune d’entre elles, les avantages et les désavantages ont été débattus. "Nos délégués sont curieux et se sentent concernés par les questions relatives aux énergies renouvelables. Le travail réalisé leur permet d’émettre un avis et de participer aux débats. Cela est fondamental dans notre volonté d’être des acteurs du changement", souligne Andrea Della Vecchia. 

Selon Eric Lambert, délégué Total Energies, "le défi est aussi de répondre à la demande d’énergie en fournissant une énergie suffisamment bon marché. A défaut, ce seront les personnes défavorisées et les pays pauvres qui seront pénalisés".

Solutions sociales

Nos solutions sociales reposent sur trois piliers fondamentaux : emploi, compensations et attentes politiques. En point de mire, un objectif clair : défendre l’intérêt des travailleurs dans une industrie moins polluante.

Extraits des nombreuses interventions de militants :

"Un nouvel emploi ou une nouvelle fonction ne doit pas signifier une perte de revenus."

"La réorientation professionnelle doit être financée par l’employeur et concertée avec le travailleur. Nous ne sommes pas des pions qu’on place et qu’on déplace !"

"J’ai appris mon métier dans l’entreprise. Valorisez mes compétences."

"Constituons un fonds chargé de financer socialement la transition. Finançons-le à partir du secteur."

"Nous devons avoir un accès plus facile à la pension. C’est un juste retour face à la pénibilité et aux enjeux auxquels nous sommes confrontés."

"Le gouvernement doit jouer son rôle pour adapter les comportements des entreprises et de la société en matière de production et de consommation d’énergies fossiles."

"Le climat ne connaît pas de frontière. Ne cloisons pas notre horizon aux frontières actuelles du secteur du pétrole."

"Travaillons à la transition ensemble avec d’autres secteurs. Inspirons-nous aussi des expériences d’autres pays."

 

Sans surprise, les débats ont été riches et les idées nombreuses. Le renforcement mutuel des militants FGTB Pétrole leur permet d’agir dans les entreprises en s’appropriant le thème du climat. Parce que l’enjeu est aussi social. Alors, tout est dit ? Non. Tout commence.