Pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales

Lors du Conseil syndical de la chimie du 29 juin, nos militants ont non seulement approuvé le projet d'accord de la chimie mais ont également dénoncé la situation préoccupante des atteintes aux libertés syndicales. Le projet de loi Van Quickenborne, actuellement sur la table, risque de restreindre à l'avenir le droit de manifester et de mener des actions en raison de nombreuses imprécisions qu’il contient. Nos militants Cynthia et Nicolas ont formulé leurs inquiétudes lors de notre conseil syndical. 

« Pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales »

CynthiaCe slogan est celui d’une campagne lancée par la CGT. En quoi un slogan des camarades français nous concernerait ? Tout simplement parce qu’il y a le feu partout en Europe. Partout, les libertés syndicales sont attaquées :

  • En France avec les réquisitions de travailleurs dans les raffineries du pétrole et avec les arrestations musclées de grévistes.
  • En Grande-Bretagne où le gouvernement essaie de faire passer une loi visant à restreindre le droit de grève.
  • Et en Belgique.
    • Faut-il rappeler la condamnation de Bruno Verlaeckt en tant que président de la régionale de la FGTB d’Anvers pour entrave méchante à la circulation tout simplement parce qu’il avait tenu un piquet un jour de grève nationale ?
    • Faut-il rappeler les 17 camarades de Cheratte, condamnés parce que l’on suppose qu’ils étaient présents sur le pont de Cheratte un jour de grève nationale aussi ? Dans ce procès, le président de la FGTB a été condamné à un sursis qui lui pend au nez lors  de chaque nouvelle action. 

 

L’objectif poursuivi est clair : freiner nos ardeurs de mobilisation.

Mais sans mobilisation, il n’y a pas de conquêtes sociales.

Nouvel épisode antisyndical, le conflit Delhaize : suite à l’annonce de la direction de franchiser leurs 268 magasins, les travailleurs ont déclenché des mouvements de grève. Pourquoi ? Parce que le recours aux franchisés signifiera une dégradation de leurs conditions de travail.

La réplique patronale a directement été sur le terrain juridique.

  • Ils ont sollicité des juges pour obtenir en urgence des requêtes interdisant les piquets.
  • Conséquence ? Huissiers de justice aux piquets et astreintes pour les grévistes. 
  • L’argument suivi par les juges ? Faire du profit est plus important que défendre l’intérêt des travailleur.

Certaines décisions judiciaires prétendent couvrir tout le pays.

Certaines décisions judiciaires permettent de signifier une astreinte à toute personne portant une vareuse rouge ou verte dans un périmètre de 500 mètres d’un Delhaize. Où va-t-on ? 

Dernier élément en date : la proposition de loi Van Quickenborne, dite loi anti-casseurs.Nicolas

  • Cette loi vise à empêcher des « casseurs » de participer aux manifestations durant 3 à 5 ans. Problème : le terme « casseur » n’est pas défini dans les détails. Je serai peut-être jugé « casseur » lors de la prochaine manif ?
  • La proposition de loi cible tout rassemblement… Là aussi sans plus en détail. 
    • Vous brûlez des palettes sur la voie publique un jour de grève, vous voilà casseur.
    • Vous portez un k-way rouge, vous voilà casseur aussi ?

Très vite cette proposition de loi a subi de nombreuses critiques des organisations syndicales, de l’Institut fédéral des droits humains, de la Ligue des droits humains, de Greenpeace et de nombreuses autres organisations. 

Pourquoi ?

Parce que projet de loi porte atteinte à notre démocratie : avoir la liberté d’entreprendre des actions est nécessaire dans une démocratie.
Parce que ce projet de loi semble écrit sur mesure pour diminuer nos capacités de mobilisation et pour intimider les militants syndicaux.
Parce que nous serons confrontés à des pratiques policières incompatibles avec le respect de la vie privée. 
Parce que nos actions seront plus encadrées. 

Début juin, un premier rassemblement a été organisé devant le cabinet du Ministre Van Quickenborne. Cette action a permis le report de la décision au Parlement et l’introduction de plusieurs amendements. 
Malheureusement, ces amendements ne suffisent pas. Dans l’état actuel des choses, le texte maintient l’ambiguïté entre « casseur » et « militant ». 

Ce mercredi, une nouvelle action a été organisée et une campagne de courriels adressés aux parlementaires pour les faire changer d’avis a été lancée. J’y étais à cette action. Les Camarades, il s’agit d’une attaque frontale au droit de manifester ! Après les attaques frontales contre le droit de grève en bloquant les accès d’une entreprise, en occupant une route,… Pensez-vous que seule la négociation peut déboucher sur des accords, permet d’obtenir des avancées ? Pensez-vous que les actions syndicales n’ont plus pour vocation que de se rassembler dans des salles de réunion et parler pendant des heures ? Parfois, ça marche, parfois pas. Comme le dit l’adage : négocier quand c’est possible, se battre quand c’est nécessaire. Car le rapport de force peut débloquer des situations qui sont immobilisées. Les Camarades, je ne souhaite pas que dans quelques années on dise uniquement « négocier quand c’est possible. POINT ». Nous, les syndicalistes, les représentants des travailleuses et des travailleurs, nous devons nous faire respecter. Montrer que nous sommes le réel contre-pouvoir, et c’est bien cela qui embête le monde politique.

La mobilisation contre ce projet de loi doit se poursuivre. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Nos futures conquêtes sociales sont en jeu.

Camarades, en matière de mobilisation, les militants de la chimie peuvent faire la différence.

  • Nous sommes dans un secteur bien structuré syndicalement.
  • Nous avons plusieurs bastions syndicaux.
  • Des actions dans notre secteur signifient rapidement plusieurs millions perdus pour le capital.

Camarades, si de nouveaux appels à la mobilisation sont lancés, répondons présents.

Non à la loi Van Quickenborne ! Pas touche à nos libertés syndicales !