Démarrage de la concertation sur la transition

Les secteurs du pétrole et de la chimie sont confrontés à d'énormes défis, en raison du Green Deal européen. Les énergies fossiles doivent disparaître d'ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique. Ce défi aura également des conséquences importantes sur l'emploi dans le secteur. En tant qu'organisation syndicale, nous avons un rôle important à jouer à cet égard. Nous en avons discuté avec Andrea Della Vecchia (Secrétaire fédéral FGTB Chimie-Pétrole) et Guéric Bosmans (Expert climat de la Centrale Générale - FGTB).

Andrea, un accord sectoriel a récemment été conclu dans les secteurs de la chimie et du pétrole. Avez-vous discuté des conséquences de la transition énergétique pour les travailleurs ?

Nous avons en effet eu un débat avec les employeurs qui a débouché sur une CCT sectorielle dans les deux secteurs. Dans le secteur du pétrole, il a été convenu que la concertation sur la transitionAndrea énergétique aura lieu entre les partenaires sociaux tant au niveau de la commission paritaire qu'au niveau de l'entreprise. Dans ce cadre, le conseil d'entreprise sera informé tous les six mois de l'impact de la transition énergétique au niveau social, économique et financier.  Les délégués pourront analyser ces rapports de manière plus approfondie afin de poursuivre le débat en connaissance de cause dans le cadre de la concertation sociale.

Dans la chimie, l’accord est proche de celui du pétrole : le point sera débattu au sein de la commission paritaire et une recommandation pointe l’importance d’aborder la transition au sein des organes de concertation des entreprises du secteur. Les portes sont donc ouvertes au sein des secteurs pour faire fonctionner la concertation sociale en matière de transition.

Les CCT sectorielles sur la transition énergétique sont-elles la première mesure que vous avez prise dans le domaine du climat ?

Andrea: Non, nous travaillons depuis un certain temps sur la transition énergétique et son impact sur les travailleurs. L'année dernière, avec nos délégués du secteur du pétrole, nous avons développé un programme pour une transition juste dans lequel nous analysons le défi climatique, mais surtout nous mettons en avant nos solutions sociales pour les travailleurs du secteur. Deuxièmement, en mars de cette année, nous avons tenu un congrès statutaire de notre centrale où des résolutions ont été votées soulignant que la transition énergétique devra être socialement juste. Un troisième élément est maintenant ces CCT sectorielles.

GuéricGuéric: les solutions sociales de notre programme pour une transition juste sont une priorité dans les discussions avec les employeurs. Quelles fonctions resteront intactes ? Quel sera l'impact sur les conditions de travail ? De nombreuses mesures devront être prises simultanément : réduction collective du temps de travail, adaptation concertée de l'organisation du travail, réorientation des carrières au sein de la même entreprise, valorisation des compétences des travailleurs dans d'autres fonctions au sein de l'entreprise, formation professionnelle, ...

Comment envisagez-vous la suite ?

Andrea: Il est clair que nous, en tant que FGTB Chimie-Pétrole, sommes sur la voie d'une transition juste. Nous laisserons nos délégués acquérir davantage de connaissances afin que les bonnes questions soient posées dans la concertation et que nous pesions sur le débat. Comme je l'ai dit, les portes sont ouvertes au sein de la commission paritaire et des conseils d'entreprise, nous devons en tirer parti.

Guéric: Il y a une première avancée dans les secteurs de la chimie et du pétrole. Nous sommes donc en terrain inconnu et nous devrons apprendre rapidement. Nous espérons que d'autres secteurs prendront bientôt part à ce mouvement.