Les syndicats palestiniens aux côtés des travailleurs pris au piège

Nous sommes le 22 novembre. Un mois et demi après l’attaque du Hamas sur le sud d’Israël, qui a causé la mort de 1400 personnes et la prise d’otage de 240. L’intensification du blocus et les bombardements indiscriminés d’Israël qui ont suivis ont eux fait plus de 13 000 victimes à Gaza. La violence en Cisjordanie s’est elle aussi intensifiée. La situation est dramatique.

Fin octobre, nous avons rencontré Waseem Kalboneh, coordinateur du projet Solsoc/Centrale Générale FGTB à la PGFTU, la fédération des syndicats palestiniens. Nous avons échangé avec lui sur l’impact de la situation actuelle sur les travailleurs à Gaza et en Cisjordanie.

Comment la PGFTU répond-elle à la crise actuelle? À Gaza et en Cisjordanie?

Tous nos bureaux à Gaza ont été fermés. Pour l’instant, nous nous occupons principalement des travailleurs et travailleuses de Gaza qui ont été déplacés de force d’Israël vers la Cisjordanie. Il faut savoir qu’Israël délivre un certain nombre de visas temporaires par an pour permettre aux travailleurs de Gaza d’aller y travailler. Celles et ceux qui se trouvaient en Israël au moment de l’attaque du Hamas n’ont pas été autorisés à retourner chez eux. Environ 5 700 personnes ont été capturées par la police, déplacées vers la Cisjordanie et réparties dans différentes villes, seuls et sans logement.

Environ 5 700 personnes ont été capturées par la police, déplacées vers la Cisjordanie et réparties dans différentes villes, seuls et sans logement.

Waseem Kalboneh, coordinateur à la PGFTU

Ces derniers jours la PGFTU, en collaboration avec d’autres organisations de la région, travaille dur pour les accueillir, leur fournir un abri et de la nourriture. Une « hot line » téléphonique a été également ouverte. Les familles sans nouvelles de leurs proches peuvent appeler pour avoir des informations. Nous recevons des dizaines d’appels par jour.

Selon La Libre Belgique, des certains de ces travailleurs ont été ramenés à Gaza après avoir subi maintes tortures et humiliations. D’autres sont toujours bloqués en Israël. Nous ne parvenons pas à obtenir d’informations les concernant.

Peux-tu nous en dire davantage sur la situation économique et sociale en Cisjordanie?

Actuellement en Palestine, les salaires sont bas et le chômage est élevé. À Gaza, il atteint les 45%.

L’économie en Cisjordanie a beaucoup de mal à se développer à cause de l’occupation israélienne. Cela s’illustre par le rationnement de l’eau, la difficulté de se déplacer dans le territoire, l’expansion des colonies… Aujourd’hui, les villes de Cisjordanie sont isolées. Non seulement les checkpoints sont nombreux, mais nous devons faire face à une agressivité grandissante. Ces derniers jours, plusieurs travailleurs ont été tués dans leurs champs ou sur le chemin du travail. Il y a quelques jours, un agriculteur a ainsi été tué alors qu’il cueillait ses olives.

Une contribution de l’ONG de coopération Solsoc. Pour plus d’infos sur ses projets, cliquez ici.