Fin octobre, le groupe norvégien Yara a annoncé qu’il allait stopper sa production d’engrais chimique sur le site de Montoir-de-Bretagne, situé en France. Les conséquences sont lourdes : 139 travailleurs sur 171 vont perdre leur emploi. Yara entend ainsi déplacer sa production aux Etats-Unis afin de contourner des normes environnementales pour ensuite les importer sur le marché français. Bienvenue dans l’ère du dumping environnemental.

Suite à l’annonce faite le 30 octobre dernier par YARA France d’un plan massif de licenciement et de l’arrêt total de sa production sur le site de Montoir-de-Bretagne, les travailleurs étaient en grève mercredi dernier. La multinationale norvégienne, qui dispose également d’un site en Belgique (Tertre), ne maintiendrait qu’un lieu de stockage d’engrais dans l’usine. 
« La justification économique ne tient pas la route. On a été traité avec dédain, au pire avec mépris » s’insurge Philippe Nicolas, délégué CGT.

« On est en capacité de fabriquer ici un produit phare de Yara et comme par hasard, ce marché s’effondre sans même avoir démarré. C’est leur seule justification. Ils nous disent ne plus vendre d’engrais sur le territoire français mais veulent renforcer la logistique pour accueillir des bateaux de l’étranger et ensuite vendre leur engrais... »

Pour assurer sa pérennité, l’usine aurait dû bénéficier d’investissements lui permettant de répondre aux normes environnementales. Une mise en conformité que ne souhaite pas opérer Yara qui fait le choix de fermer son site de production et produire les engrais aux Etats-Unis pour ensuite les importer. La multinationale norvégienne persiste ainsi à ne pas entrer pleinement dans la transition puisque l’importation des engrais impactera le climat. 

« Une usine qui respectera les normes, c’est une usine du futur. Ils n’ont pas voulu investir car le crime était préparé bien en amont » regrette Philippe Nicolas.

Dès l’annonce de l’intention de fermeture du site français, nos délégués FGTB Chimie de Yara Tertre ont pris contact avec les camarades français pour exprimer leur solidarité et échanger des informations. Face au dumping environnemental de Yara, les militants mettent en avant leur vision industrielle commune basée sur la création d’emplois de qualité et sur le respect du climat.