Contrats d’intérim à durée indéterminée : pas une solution contre la discrimination !
Federgon a une nouvelle fois plaidé en faveur des contrats d’intérim à durée indéterminée. La fédération patronale prétend qu’il s’agit d’une réponse à la Journée internationale contre le racisme et la discrimination. Pour la FGTB, il ne s’agit aucunement d’une réponse aux problèmes rencontrés par les personnes issues de l'immigration et les travailleurs intérimaires en général sur le marché de l’emploi.
Federgon affirme vouloir contribuer à l'intégration des personnes issues de l'immigration sur le marché de l’emploi en Belgique par le biais de contrats d'intérim à durée indéterminée. Selon la fédération des employeurs, ces contrats devraient leur offrir une plus grande sécurité d’emploi et leur permettre d’acquérir plus d’expérience.
Selon nous, les contrats d’intérim à durée indéterminée ne feront que plonger les travailleurs intérimaires dans une incertitude permanente et une flexibilité constante. En outre, un contrat d’intérim à durée indéterminée ne résout en rien les problèmes rencontrés par les travailleurs intérimaires inhérents à la flexibilité générée par le travail intérimaire.
Pour la FGTB, le travail intérimaire n'est pas une fin en soi. Au contraire, il n’est par définition, qu’une étape intermédiaire dans la recherche d'un contrat à durée indéterminée. Dans la plupart des cas, l'objectif est de décrocher un contrat à durée indéterminée chez l'utilisateur où l'on est occupé en tant qu’intérimaire. Or, des contrats intérimaires à durée indéterminée empêcheraient de facto la réalisation de cet objectif.
Pour offrir aux travailleurs ou demandeurs d'emploi issus de l'immigration un maximum d'opportunités sur le marché du travail, des solutions, autres que la flexibilité proposée par Federgon, sont nécessaires. Dans les secteurs et les entreprises où la flexibilité est élevée, nous voyons déjà un nombre disproportionné de travailleurs issus de l'immigration, sans garantie d'un meilleur emploi.
Les contrats de travail intérimaires à durée indéterminée risquent de faire des personnes issues de l'immigration des travailleurs de seconde zone. Pour éviter que ces travailleurs temporaires ne soient occupés que sur la base de contrats à court terme, tels que des contrats journaliers ou hebdomadaires, la FGTB préconise un maximum de 25 contrats intérimaires par travailleur intérimaire et par an avec le même utilisateur.
Aujourd'hui, la création de nouveaux emplois de qualité constitue le réel défi. Nous ne voyons pas comment cette proposition pourrait créer de nouvelles opportunités pour les travailleurs et les demandeurs d'emploi, qu'ils soient ou non issus de l'immigration.