Grand écart entre le discours et les actes

Ce lundi, la FGTB - Construction mène une action de sensibilisation contre le dumping social devant le Palais de Justice de Charleroi et sur un chantier de la région. Elle entend ainsi dénoncer le discours hypocrite des politiques de droite et des employeurs qui prétendent vouloir endiguer le dumping social mais qui refusent de passer aux actes concrets. Rappelons que l’arrivée massive de travailleurs détachés a coûté des milliers d’emplois au secteur de la construction entre 2013 et 2023, et que le non-respect des règles de la « directive détachement » tire toutes les conditions de travail vers le bas, tant pour les travailleurs nationaux que les détachés. Pourtant, lutter contre le dumping social, c’est possible.  

Comment ?

En se posant la bonne question : si le prix d’un contrat pour un chantier est trop bas, le lien avec le dumping social doit directement être fait. En effet, lors de l’analyse des contrats commerciaux, les prix anormalement bas sont détectables. C'est pour cette raison que nous voulons responsabiliser les donneurs d’ordre. De plus, les tribunaux et les magistrats doivent prêter attention à ces situations et peuvent constituer une arme supplémentaire dans la lutte contre la fraude sociale.

Il est temps d’avancer !

En plus d’un plus grand respect des règles existantes (avec des sanctions plus dures et plus systématiques en cas d’abus), nous plaidons pour la mise en place de deux mesures fortes pour encore améliorer le cadre réglementaire. Ces mesures sont aujourd’hui bloquées tant par les patrons que par certains partis politiques :

  • La limitation de la chaîne de sous-traitance. Au plus la chaîne de sous-traitance est longue, au plus la situation des travailleurs se détériore.
  • La responsabilité solidaire pour les dettes salariales et fiscales. L’entrepreneur principal d’un chantier doit être responsable pour les dettes salariales et sociales de ses sous-traitants. 

Pour la FGTB, il est temps de sonner la fin de la récréation. Crier au scandale lors de graves accidents ou abus  et après, reprendre les bonnes vieilles habitudes, ce n’est plus possible.

Aujourd’hui, plus personne ne peut feindre d’ignorer la situation. Les solutions sont elles aussi connues, alors qu’est-ce qu’on attend ?