"Ils sont tous venus voter, même les malades!"
Beaucoup vous le diront, gagner les élections sociales, c’est un travail de 4 années. Plus que des mots, ce qui convainc vraiment les travailleuses et les travailleurs, ce sont les actes posés au quotidien. La disponibilité et le soutien des délégués mais aussi les victoires de l’organisation syndicale. Pas les médisances, les attaques gratuites ou les promesses en l’air. L’écrasante victoire de la délégation ouvrière de l’entreprise pharmaceutique GSK basée à Wavre en est la parfaite illustration.
Lorsque nous rencontrons la délégation syndicale, on est tout de suite frappé par l’esprit d’équipe qui se dégage ainsi que l’énergie positive.
Des attaques indignes
D’ailleurs Jamal, le délégué principal, tient à directement clarifier les choses : « Cette victoire est vraiment le fruit d’un travail d’équipe. Nous, on joue le collectif, pas l’individuel. Chacun a un rôle à jouer et nous sommes tous complémentaires.» Cette précision est importante quand on sait que Jamal a été victime d’une campagne de dénigrement de la part de l’autre organisation syndicale. Fabrizio nous explique : « Pour nous déstabiliser, l’autre organisation a été jusqu’à faire circuler des caricatures de Jamal en dictateur. En arriver aux attaques personnelles, ce n’est vraiment pas digne de syndicalistes.»
Et Rebecca d’ajouter « Surtout que leur slogan de campagne était « L’heure du changement a sonné »… Et au final, les électeurs nous ont accordé 10 mandats sur 11. Pour nous, cela prouve que les gens ne sont pas dupes et qu’ils apprécient notre travail.» Flora ajoute que l’équipe n’a pas peur de mouiller sa chemise : « La force de notre équipe, c’est que nous n’oublions personne et que nous ne comptons pas nos heures. Quitte à venir à 4 h00 du matin pour voir l’équipe de nuit!»
Un taux de participation record
Outre la campagne de dénigrement, l’autre organisation syndicale a vraiment tout tenté pour entraver le bon déroulement des élections sociales : distribution de gadgets alors qu’un accord avait été conclu, mails de propagandes et refus du vote par correspondance. Nos délégués auraient pu céder à la facilité et adopter la même attitude, mais non.
Au lieu de cela, l’équipe a choisi d’informer massivement les travailleurs, notamment sur la question du vote par correspondance. Sur 2000 ouvriers, l’entreprise compte au moins 150 malades de longue durée, c’est donc un point important. Le samedi et le dimanche avant les élections sociales, toute l’équipe syndicale a appelé ses contacts afin d’insister sur l’importance de venir voter. Rebecca, encore incrédule : «On n’en revenait pas. On a eu 134 personnes qui sont venues exprès pour cela. Même des personnes gravement malades, en congé de maternité, à la descente d’un avion, au retour d’un mariage… ». Pour Florian, ce résultat est logique : « Les gens sont conscients que les années à venir vont être difficiles et ils savent qu’avec notre équipe, ils mettent toutes les chances de leur côté. C’est d’ailleurs ce qui explique le taux de participation record de 71 %. »
Il est vrai que pendant 4 ans, la Centrale Générale a été la seule à se battre pour les travailleurs. Notamment lorsque la direction a voulu supprimer la CCT 90. L’équipe a commencé par expliquer toute la situation aux travailleurs, qui les ont suivis. Au total, ils ont fait entre 7 et 8 jours de grève. Bertrand nous explique : « L’astuce a été de ne pas mettre à l’arrêt toutes les unités en même temps, une unité, puis deux… et puis la direction a laissé tomber le projet.»
Pour Jamal, la concertation avec la direction est correcte: « Nous sommes respectés. Certes, le rapport de force est là. Et quand on mobilise, les gens nous suivent assez facilement. Mais ils savent aussi qu’on ne le fait pas pour n’importe quoi, et la direction le sait aussi. Il s’agit d’une grande multinationale qui fonctionne très bien. On ne dit certainement pas amen à tout, mais nous réfléchissons afin de pérenniser l’emploi. C’est notre priorité.»
Quels combats pour les 4 années à venir ?
Jamal répond du tac-o-tac: « Continuer, limiter la casse et surtout pérenniser l’emploi. En Belgique, nous avons la chance de bénéficier de bonnes conditions de travail, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Les gens nous ont fait confiance, on va continuer dans cette direction, et être encore meilleurs en 2028 ! On sera présents sur tous les fronts où ce sera nécessaire. »
Merci à Jamal, Fabrizio, Rebecca, Flora, Amélie, Bertrand, Florian, Stefano, Felicia, Cidji, Ermal, Julien, Sadia, Karim, Michaël, Didier, Eric, Frederic et Fabio.