Victoire écrasante d’une bande de délégués branchés

Déclarée en faillite en 2012, la petite entreprise familiale pharma Cenexi, située à Braine-l’Alleud, a désormais le vent en poupe. Il en va de même pour la délégation FGTB qui a fait des étincelles lors des élections sociales de 2024 en décrochant tous les mandats ouvriers, employés et un mandat cadre. Nous avons rencontré Aurélie et Rachid, deux délégués FGTB, qui ont contribué à ce superbe résultat. 

La FGTB a remporté les élections sociales haut la main, mais tout n’a pas toujours été si simple ?  

Rachid : En effet, on peut dire qu’on revient de très loin. Il faut savoir que notre entreprise était en faillite en 2012 ! Mais nous nous sommes battus pour sa survie, les travailleurs se sont mobilisés et on ne le regrette pas car aujourd’hui, CENEXI a les reins solides.  

Aurélie : Notre entreprise produit des médicaments injectables anticancéreux et qui traitent d’autres maladies orphelines. Aujourd’hui, elle est détenue par un actionnariat indien et chinois. Ce rachat leur a permis de s’ouvrir les portes du marché européen. Et on sent une réelle confiance de leur part, ils reconnaissent notre expertise et investissent sur notre site. De nouvelles lignes de production vont bientôt voir le jour. 

Comment s’est passée l’après-faillite du point de vue syndical ? 

Rachid : La faillite puis le rachat de l’entreprise ont été un tournant pour la FGTB au sein de CENEXI. Depuis les élections sociales de 2016, date à laquelle j’ai rejoint la FGTB, on ne fait que progresser. Le rapprochement des statuts ouvriers-employés nous a réellement renforcés car ça nous a permis de parler d’une seule voix. Que l’on soit ouvrier, employé ou cadre, on ne fait pas de différence.  

Aurélie : Et l’investissement de notre délégation syndicale est récompensé avec un réel plébiscite lors des élections 2024. Nous sommes 11 élus FGTB sur 12 mandats à pourvoir. Seul un des deux mandats cadre nous a échappé. Nous sommes fiers de ce résultat mais on ne va certainement pas se reposer sur nos lauriers, il faut bosser ! 

Qu’est-ce qui a fait la différence lors de ces élections sociales ?  

Rachid : La campagne a débuté tranquillement, nous étions sereins car tout était prêt : affiches avec code QR, publications en ligne, vidéos… Un jour, nous avons reçu une note de la direction nous informant d’une assemblée du personnel et on s’est dit que c’était le moment de lancer la campagne. Le lendemain, munis de notre matériel, nous avons installé notre stand rouge devant la salle de réunion pour informer nos collègues des élections sociales à venir et les appeler à nous soutenir.  

Aurélie : On se débrouille plutôt pas mal avec l’informatique. Je bosse notamment avec Canva et nous nous sommes amusés à mettre les affiches thématiques fournies par la CG à notre sauce. Chaque candidat FGTB disposait de sa propre affiche thématique qui correspondait finalement à ses forces. Rachid est super calé dans les chiffres, il était donc représenté sur l’affiche relative au pouvoir d’achat. C’était à la fois interpellant et comique, ça a fait mouche.  

Rachid : La force de notre liste de candidats résidait dans sa diversité. Nous couvrions tous les secteurs de l’entreprise que ce soit du service technique au secrétariat en passant par les cadres. Mais nous couvrions également toutes les générations. Des délégués chevronnés mais aussi des plus jeunes, hommes et femmes.  

On peut dire que vous êtes une équipe syndicale plutôt branchée ? 

Aurélie : C’est vrai qu’on est plutôt bons dans le domaine et on utilise ces compétences dans l’exercice de notre travail syndical au quotidien. On est vraiment connectés. Nous disposons d’un groupe Facebook, WhatsApp et Messenger. Ça nous permet d’informer nos collègues dès que c’est nécessaire et de les tenir informés de notre travail. 

Rachid : Mais nous sommes aussi connectés au sein de notre délégation, on communique beaucoup avec les différents outils. On a des tableaux des tâches en Excel partagés entre nous. Aurélie et Maria coordonnent tout ça et effectuent un travail remarquable. De plus, on s’assure toujours qu’un d’entre nous soit joignable pour répondre aux questions et urgences des travailleurs, de jour comme de nuit.  

Qu’est ce qui fait la force de la FGTB au sein de votre entreprise ? 

Rachid : L’aspect relationnel est hyper important. Si tu es sympa, disponible et honnête, tu es apprécié. On a fait évoluer les mentalités chez CENEXI en appliquant le principe que pour nous : un travailleur est un travailleur. Les cadres vivent eux aussi des difficultés au quotidien et on doit les soutenir. Je tiens également à souligner toute l’importance de notre permanent syndical FGTB. Comme le sport, si tu n’es pas nourri, tu ne performes pas. En tant que délégué FGTB, nous ne sommes jamais seuls !  

Aurélie : On est conscients qu’il y a du boulot pour les prochaines années et nous n’allons rien lâcher. Ne pas camper sur nos acquis. Il faut faire preuve d’humilité et avoir conscience que du jour au lendemain tout peut basculer. A nous de maintenir la confiance des travailleurs.