Le travail de nuit freine la qualité des relations avec les autres

Dans le cadre des négociations pour un gouvernement fédéral, la note De Wever annonce que le travail de nuit commencera à minuit au lieu de 20h. Nous avons mesuré le manque à gagner que cela signifierait pour des travailleurs de la chimie dans un article précédent. Outre l'impact financier, on peut également s'interroger sur l'impact du travail de nuit sur la qualité des relations familiales et sociales des travailleurs.

Les horaires atypiques de travail placent le travailleur en marge de la société car il est régulièrement indisponible pour des activités en société ou en famille. A titre d’exemples, déphasage par rapport aux rythmes scolaires, aux activités et aux éventuels temps de garde des enfants. De même : indisponibilité fréquente pour une multitude d’activités sportives, culturelles ou ludiques qui se déroulent les week-ends (que le travailleur en soit le protagoniste, le spectateur ou le simple accompagnant). Ces absences nuisent à la qualité de son implication dans la vie familiale et sociale. Découvrez à ce propos le témoignage d’un travailleur de nuit.

Côté professionnel, l’isolement du travailleur du week-end, de nuit ou en équipes existe aussi. Son accès aux services de l’entreprise est plus compliqué (service du personnel, médecin du travail, activités sociales, représentation du personnel). Son horaire atypique de travail freine aussi son évolution professionnelle en raison d’un accès moins aisé aux formations. Dans le même ordre idée, alors qu’ils constituent un ascenseur professionnel et un atout majeur de réorientation, les cours du soir ne lui sont pas accessibles.

Dans un précédent article, nous avions aussi pointé les conséquences sur la qualité du sommeil (Travail de nuit ? Mauvaise idée, Bart !).

Impact sur la qualité de vie et sur la qualité du sommeil… Pourquoi le futur gouvernement devrait-il encourager les entreprises à développer le travail de nuit ? le nombre de travailleurs malades atteint le demi-million, que son évolution est croissante et que le nombre de burnouts et de dépressions a augmenté de 46% en 5 ans, il apparaît urgent de prendre des mesures qui améliorent les conditions de travail. Malheureusement, force est de constater que les actuelles intentions des partis politiques réunis pour un accord de gouvernement fédéral vont dans l’autre direction. Combien de nouveaux malades, de burnouts et de dépressions devrons-nous relever à la suite de la course à la flexibilité ? Quel en sera le coût pour la sécurité sociale ? Mais aussi quelles seront les difficultés quotidiennes des employeurs confrontés à un accroissement des absences pour maladie ?

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