Les blanchisseries et les entreprises de nettoyage à sec exercent une activité essentielle dans notre société. La situation économique du secteur de l'entretien du textile, les conditions de salaire et de travail des travailleurs, le travail faisable et la diversité sur le lieu de travail ont été discutées en détail lors du congrès professionnel de la FGTB Entretien du Textile.

De nombreuses entreprises et institutions font appel à des partenaires extérieurs pour le nettoyage des vêtements de travail, des équipements de protection individuelle, des textiles sanitaires ou destinés aux soins de santé, etc. Les travailleurs qui, entre autres, font fonctionner les tambours de lave-linge et de séchage jour et nuit, font également fonctionner nos institutions de soins de santé ou entreprise essentielles.

Malgré cela, les travailleurs de l'entretien du textile restent souvent invisibles et leurs problèmes sous-exposés. Durant le congrès professionnel de la FGTB Entretien du Textile, les délégués ont longuement discuté de sujets importants tels que la diversité et l'inclusion sur le lieu de travail et le travail faisable.

Un travail viable

« Mon travail est-il tenable ? » C’est une question récurrente dans le secteur. L'entretien du textile étant un travail lourd et parfois répétitif, de nombreux travailleurs souffrent de troubles physiques. Ces « troubles musculosquelettiques » (TMS) sont un ensemble de nombreux problèmes physiques impliquant les muscles, les articulations, les tendons, les ligaments et les nerfs.

De nombreux délégués s'accordent à dire que ces troubles sont très fréquents. « J'entends souvent les mêmes plaintes de la part de mes collègues, comme des douleurs au niveau de la nuque ou du dos », dit Claudia, une déléguée qui fait souvent le travail de nuit. « Il y a un nombre considérable de travailleurs qui souffrent d'absences de longue durée à cause de cela. Avec mes collègues délégués, je veux faire quelque chose à ce sujet en identifiant les plaintes physiques de notre personnel. »

« Ils font travailler les travailleurs du secteur de plus en plus vite », témoigne Patricia, déléguée de la région de Liège. » Plus vite que ce que notre corps peut supporter. Le travail devient donc insoutenable, et c'est un problème auquel nous devons nous attaquer de toute urgence. Sinon, de plus en plus de personnes abandonneront leur travail pour cause d'invalidité ou de maladie ».

La plupart des délégués sont donc convaincus que cette question mérite plus d'attention au CPPT. Nele abonde dans ce sens : « Le lundi matin, après le congrès, j'étais dans la voiture sur le chemin du travail, en train de passer en revue tout ce que j'avais appris durant ces deux jours. Ce qui est certain, c’est que j'ai d'ores et déjà l'intention de discuter des questions relatives aux TMS au sein du CPPT avec les autres délégués de l'entreprise. »

La diversité sur le lieu de travail

Le sujet de la diversité sur le lieu de travail s’est également invité lors de ce congrès. La diversité sur le lieu de travail est en augmentation, et c'est un fait auquel un syndicat doit se préparer. Non seulement en raison de l'afflux de travailleurs issus de l'immigration, mais aussi parce qu’il faut travailler de plus en plus longtemps, qu'un travail adapté est nécessaire pour les personnes qui reviennent de maladie, etc.

« La diversité, c'est beaucoup de choses », explique Genia, qui vit dans la région bruxelloise. « Hommes et femmes, travailleurs plus âgés et plus jeunes, personnes d'origine étrangère, etc. De nombreuses questions dépassent le seul cadre du lieu de travail ou même du secteur, mais je suis heureuse que nous ayons pu discuter d'un sujet aussi complexe. »

« Sur le lieu de travail ou autour de celui-ci, comme dans la société, les faits de racisme sont fréquents », déclare Patricia. « Cela cause beaucoup de problèmes, alors que nous avons justement besoin de ces travailleurs d'autres origines. En tant que syndicat, nous avons certainement un rôle de lien à jouer ». Patrick, délégué FGTB depuis 26 ans, constate aussi que le lieu de travail se diversifie de plus en plus. « Nous avons reçu du matériel très intéressant et utile pour identifier les problèmes sur le lieu de travail, mais nous devrons ensuite faire l'effort de traduire ce matériel pour les collègues dont la langue maternelle n'est pas le néerlandais ou le français. De plus en plus de collègues parlent une autre langue. »

Similarités et différences

Bien que le secteur emploie principalement des ouvriers, les conditions des employés ont-elles aussi été examinées. « J'ai suivi les discussions avec beaucoup d'intérêt. Pour les employés, nous allons réfléchir à la manière dont nous pouvons les aider à progresser dans ce domaine. Certains problèmes touchent moins les employés que les ouvriers, ou les affectent différemment », explique Wendy. « Il faut savoir faire preuve d'empathie à l'égard des employés », ajoute Chantal. « J'espère que les prochains congrès aborderont de nouveaux thèmes afin de mieux comprendre les problèmes spécifiques des ouvriers et des employés.

Malgré les différences qui subsistent entre les ouvriers et les employés, et entre les différentes entreprises du secteur, les délégués sont régulièrement arrivés à la même conclusion : les travailleurs du secteur souffrent de problèmes similaires. C'est aussi un constat douloureux, mais aussi un soulagement pour les délégués de savoir qu'ils ne sont pas seuls dans cette situation.