Congrès FGTB Chimie – Mobilisateur et solidaire

Le Congrès de la FGTB Chimie des 10 et 11 octobre 2024 a réuni 350 militants syndicaux de l’industrie pharmaceutique, de la chimie de base, de la plasturgie et du caoutchouc actifs à travers toute la Belgique. Au cœur des débats : l’union des travailleurs, les emplois de qualité et l’avenir du secteur. Des messages clairs ont également été adressés à l’attention des politiques. Prolonger les carrières et développer le travail de nuit ? Mauvaise idée, Bart ! Réduire nos salaires et chipoter à l’index ? Mauvaise idée aussi ! « Pour pérenniser et orienter nos activités vers la transition, il faudra placer les travailleurs au centre des attentions. Ils sont la solution et non la variable d’ajustement », résume Andrea Della Vecchia, Secrétaire fédéral de la FGTB Chimie.

L’union des travailleurs

La FGTB Chimie regroupe les ouvriers, les employés et les employés non-barémisés du secteur. Grâce à notre fonctionnement, nous renforçons chacune des catégories et matérialisons notre slogan « Ensemble, on est plus forts ». Plusieurs délégués en ont témoigné.

« L'union est notre force. C'est en restant unis que nous avons remporté nos plus grandes victoires. Nous n'avons pas à choisir entre défendre les ouvriers, les employés ou les cadres. La force de la FGTB réside dans l'union et la solidarité ». - Equipe syndicale Cenexi. 

Equipe syndicale Cenexi

« En tant que syndicalistes, nous devons promouvoir la solidarité et la mettre en pratique. Nous devons échanger nos idées. Lorsqu'il faut agir, soulever certaines questions, nous le faisons d'une seule voix. Nous prouvons chaque jour que nous sommes plus forts lorsque nous travaillons ensemble. Nous continuerons à renforcer la solidarité par le biais de la collaboration entre les sections. " - Niels et Pascal - Air Liquide Medical Belgique.
Les militants ont aussi pointé leur attachement à l’interprofessionnel et leurs préoccupations envers les travailleurs des petites et moyennes entreprises : « Pour être forts dans le secteur et dans les entreprises, nous avons besoin d’accords interprofessionnels ambitieux. Ceux-ci passent avant les négociations sectorielles et d’entreprises », relève Andrea. 

Des emplois de qualité et des fins de carrières décentes

La FGTB chimie s'efforce de rendre les conditions de travail de chaque travailleur aussi qualitatives que possible. Pour ce faire, nous planchons sur des réductions du temps de travail, une meilleure combinaison vie privée-vie professionnelle, moins de stress au travail,… Avec une attention particulière pour les travailleurs en équipes et de nuit. A ce propos, le Fonds démographie soutient déjà de nombreuses entreprises du secteur qui améliorent les conditions de travail de leur personnel. Mais il reste encore du chemin à parcourir et les perspectives ne sont pas bonnes. « Le formateur De Wever veut prolonger les carrières et développer le travail de nuit. Cela est irrespectueux et à contre-courant des attentes des travailleurs. Manifestement, il ne connaît pas le quotidien des travailleurs de l’industrie », pointe Andrea. Parmi les mesures annoncées par le formateur : la diminution des primes de nuit. « Cela signifierait près de 1000 € en moins par an pour les travailleurs de nuit. C’est honteux au vu de l’impact de leur horaire de travail sur leur santé et sur leur qualité de vie ».

Les femmes sont l’avenir du secteur

Au cours du Congrès, de nombreuses militantes ont spontanément pris la parole pour dénoncer l’écart salarial (22,5% dans la chimie de base !), le plafond de verre et les difficultés à combiner vie privée et vie professionnelle. Leur quotidien ne coïncide pas avec leurs attentes et ne sont pas dignes de notre secteur. A ce propos, « comment pouvons-nous tolérer les pertes de revenus rencontrées par les travailleuses à la suite d’une grossesse et d’un accouchement ? ». Leur message est sans appel : il s’agit d’un combat syndical d’actualité qui relie les femmes et les hommes de notre mouvement syndical. Nous devons faire plus et mieux dans l’intérêt des travailleuses !

Les employés non-barémisés, les exclus de la concertation

Le secteur de la chimie se caractérise par un nombre élevé d’employés non-barémisés : plus d’un travailleur sur 5 est sous ce pseudo-statut. Concrètement, ces travailleurs se trouvent en-dehors du champ d’application des accords négociés entre syndicats et employeurs. Par exemple, cela signifie que les conventions collectives de travail relatives aux augmentations salariales, à l’indexation, aux jours de congé et à la prime de fin d’année ne sont pas d’application pour eux. Si l’employé non-barémisé n’a pas obtenu ces avantages par la négociation individuelle ou par les dispositions internes de l’entreprise, il n’y a pas droit. « Il s’agit de manœuvres d’individualisation des conditions de travail. Cela a des conséquences sur le bien-être des travailleurs concernés : plus de stress, manque de prise en considération, mise en concurrence et heures de travail à rallonge ». Sur base des interventions, il apparaît aussi qu’il s’agit d’une pratique patronale consciente visant à exclure les représentants des travailleurs. Face à ces constats et à ces témoignages, la FGTB Chimie poursuivra ses efforts pour défendre et pour représenter ces employés exclus de la concertation. Cela passera notamment par la solidarité entre tous les travailleurs (au-delà des différences de statut).

Mais aussi…

La transition climatique, l’évolution des salaires, les libertés syndicales et la solidarité au-delà des frontières de notre pays ont également été abordés par les congressistes. 

Forts d’un Congrès participatif et mobilisateur, les militants FGTB Chimie ont dressé leurs priorités et les lignes directrices de leurs missions syndicales au sein des entreprises du secteur.