Chaque changement est une opportunité

Les défis relatifs au climat et à la transition énergétique sont de taille. En tant que syndicat, nous représentons notamment les travailleurs occupés dans des secteurs qui ont un impact significatif sur le climat et qui sont souvent très énergivores. D’où l’importance de développer des connaissances étendues de cette problématique. A ce propos, un outil qui pourrait aider à développer ces connaissances est le lexique élaboré par notre collègue Guéric Bosmans.

Dans cet interview, nous approfondissons ce thème avec David Weinberger, collaborateur en charge des questions climatiques au sein de la FGTB flamande.  Nous l’avons interrogé sur le lexique et sur les initatives à entreprendre pour développer les connaissances des militants.

David, tu es collaborateur en charge du climat au sein de la FGTB flamande. Quelles sont les questions que les militants te posent lorsqu’ils te sollicitent ? 

Le spectre est très vaste : des chiffres relatifs aux émissions dans l’industrie à la mobilité durable en passant par tout ce qui se trouve entre les deux. On peut également faire appel à moi pour analyser des rapports environnementaux ou pour des questions spécifiques sur des sujets liés à l’environnement. Au besoin, je peux prêter mon assistance et participer à des réunions du CPPT. 

Que penses-tu du lexique ? Une bonne initiative ou un coup dans l’eau ?

Cela me semble une bonne initiative. Pour beaucoup de gens, les thèmes de la transition énergétique et du climat ne sont pas faciles. Une initiative telle qu’un lexique peut contribuer à une meilleure compréhension du thème, à son appropriation syndicale et à des discussions, voire des accords, au sein des organes de concertation. 

Est-ce bien nécessaire d’acquérir davantage de connaissances à ce sujet ?

Absolument ! Le thème est d’actualité, les employeurs et les fédérations patronales exercent un lobbying intensif sur cette question auprès de nos responsables politiques et certainement pas dans le but d’accélérer la transition. La législation européenne en matière de climat est stricte mais nécessaire et sera déployée davantage au cours des années à venir. 

En revanche, les employeurs prétendent que la législation en matière de climat entrave leur compétitivité. En tant que syndicats, nous devons tenter de participer à ce débat car si les industries n’innovent pas à temps, elles connaîtront tôt ou tard des difficultés comme nous le constatons aujourd’hui dans certaines entreprises de l’industrie automobile. La vision à court terme des employeurs doit être réfutée à l’aide d’une vision durable à long terme. 

A quelles initiatives songes-tu pour que nos militants puissent acquérir davantage de connaissances sur ce thème ? 

Des journées de formation sont déjà prévues et elles sont également le moyen idéal pour aller plus loin. Il est utile que les personnes d’un même secteur, comme la chimie et le pétrole, se concertent. La transition a un impact sur leur secteur ; elles doivent donc échanger leurs connaissances et développer une stratégie commune au niveau sectoriel. 

Quelle est la mission des délégués face aux enjeux de la transition et du climat ? 

Les militants doivent développer le contrôle syndical et leurs solutions sociales à la transition énergétique et aux défis climatiques. Leur implication est importante car les décisions prises au niveau des entreprises impactent directement les travailleurs. Mon appel est aux délégués est clair : participez aux formations, sollicitez-nous pour aller plus loin et faîtes vivre syndicalement le thème du climat au sein de votre entreprise. Chaque changement est une opportunité d’attaquer les choses d’un point de vue syndical.