Avec les futures réformes du gouvernement, on aurait eu 100% de licenciements secs chez Yara Tertre

Le 15 octobre 2024, la direction de Yara Tertre annonçait son intention de licencier 115 travailleurs sur les 327 que compte l’usine de production d’engrais de la région montoise. Un véritable coup de tonnerre. La semaine dernière, un accord a été obtenu au sujet du volet social. Il a notamment permis de réduire à 61 le nombre de travailleuses et travailleurs licenciés.
« Un licenciement collectif reste toujours un drame social et aucun montant ne pourra effacer l’impact de ce type de décision. Il y avait heureusement une volonté de s’entendre entre employeurs et syndicats pour dégager des budgets et permettre aux travailleurs licenciés de rebondir. Nous avons également obtenu des assurances pour le futur du site grâce notamment au 25 millions d’euros qui seront injectés au sein du département de la logistique afin de construire de nouveaux quais de déchargement pour l’acheminement de l’ammoniac par voie ferroviaire. » déclare Lionel Quebella, secrétaire de la CG Wapi–Mons-Borinage.
Des mécanismes sociaux qui limitent la casse
Les négociations autour de ce plan de restructuration ont encore pu bénéficier de mécanismes sociaux permettant de limiter la casse. « Nous nous sommes battus au maximum pour obtenir les meilleures conditions de départ. » explique Lionel. « Pour Yara Tertre nous sommes passés par le chas de l’aiguille car si la restructuration avait eu lieu après le 1er juillet, on aurait été confrontés à 61 licenciements secs avec les réformes des gouvernements. Ca annonce de véritables carnages sociaux lors des futures restructurations en Belgique. »
Via le plan social négocié par les syndicats, 25 travailleurs pourront bénéficier du régime de chômage avec compléments d’entreprise (ex-prépension). D’autre part, une dizaine de postes seront prochainement ouverts pour le démantèlement de l’unité de production du reforming ainsi qu’au sein des départements logistique et maintenance. La direction a également accepté le principe du départ volontaire sur base du double volontariat (celui du travailleur et celui de la direction).
D’autre part, un budget conséquent pour la reconversion du personnel prochainement licencié a été obtenu. La Cellule de reconversion est un mécanisme qui a fait ses preuves durant de nombreuses années. Ce mécanisme est actuellement mis à mal par le ministre wallon de l’emploi. Nous y accompagnerons toutes les personnes licenciées et mettrons tout en œuvre pour qu’elles puissent rapidement retrouver de l’emploi ou débuter une formation professionnelle avec des opérateurs d’excellence. Les Cellules de reconversion ont déjà fait leurs preuves, les chiffres de remise à l’emploi sont très élevés. La volonté politique de vouloir les supprimer prouve, à nouveau, le manque total de considération des travailleurs et travailleurs par les partis politiques actuellement au pouvoir.