Le secteur de l'insertion socioprofessionelle sera dans les rues de Namur ce jeudi 11/12

Insertion socioprofessionnelle : un paradoxe inquiétant en Wallonie
Alors que la réforme du chômage s’apprête à toucher durement des milliers de Wallons et que le nombre de demandeurs d’emploi repart fortement à la hausse, le secteur de l’insertion socioprofessionnelle traverse une crise sans précédent. Plusieurs mesures actuellement discutées au sein du Gouvernement wallon menacent de désarticuler des dispositifs pourtant essentiels à l’accompagnement des publics éloignés de l’emploi.

Un secteur vital pour l’emploi en Wallonie
Le secteur de l’insertion socioprofessionnelle représente aujourd’hui un peu plus de 20.000 emplois :

  • 10.100 emplois dans les entreprises de travail adapté ;
  • 7.000 emplois dans les entreprises d’insertion ;
  • 2.000 emplois au sein des CISP ;
  • 700 emplois dans les IDESS ;
  • 476 emplois dans les ressourceries et le réemploi.

Les 156 centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP) permettent par ailleurs à plus de 16.000 demandeurs d’emploi fragilisés de se former et de retrouver le chemin de l’emploi.

Détricoter les activités et définancer ces acteurs, c’est menacer directement l’emploi dans le secteur. Des licenciements sont déjà en cours dans de nombreuses structures, du fait de pertes successives de financement. Les mesures annoncées pour les prochains mois aggraveront la situation des travailleurs et travailleuses du secteur.

Les CISP - formidable outil d’insertion pour le public éloigné de l’emploi
Avec les mesures budgétaires annoncées pour 2026, plus de 50 filières de formation pourraient disparaître du paysage de la formation en Wallonie et plusieurs associations seront contraintes à la fermeture. Les conséquences seraient dramatiques pour les équipes concernées, ainsi que pour les publics qui cherchent à se réinsérer professionnellement. Et ce, alors qu’au premier semestre 2026, 86.287 Wallons seront exclus du chômage.

Dans le contexte d’un objectif du gouvernement Fédéral fixé à 80 % de taux d’emploi, le rôle des acteurs de l’insertion Wallon apparaît essentiel.

Les entreprises d’insertion - un vivier d’emplois de qualité
Actives dans des secteurs variés - horeca, bâtiment, recyclage et surtout titres-services - les entreprises d’insertion (EI) emploient plus de 7.000 travailleurs en CDI de qualité. Pourtant, près d’une centaine d’entre elles sont aujourd’hui menacées de fermeture.

En cause : une réforme prévoyant l’interdiction de l’aide SINE dans les Titres-Services alors même que cette subvention constitue un pilier essentiel à la remise à l’emploi et au modèle économique des entreprises d’insertion.

Face à ces constats, pour la première fois, 12 partenaires unissent leurs voix pour alerter sur une politique dont les effets annoncés seront particulièrement néfastes pour l’emploi et les finances de la Wallonie :

  • 5 Fédérations d’Économie Sociale : Initiatives, ConcertES, RESSOURCES, Saw-B, et la fédération Wallonne des Entreprises de Travail Adapté ;
  • 4 Fédérations de CISP : ALEAP, CAIPS, AID et L’InterFédé ;
  • 2 Syndicats : FGTB Titres-Services et CSC Wallonne ;
  • 1 Réseau : le réseau Wallon de Lutte Contre la Pauvreté ;

Ensemble, nous sommes convaincus :

  • Qu’on ne reconstruit pas durablement le tissu économique de la Wallonie en laissant une partie de la population au bord du chemin ;
  • Que les réformes en cours accentuent la fragilisation de tous les dispositifs d’insertion socioprofessionnelle ;
  • Que les publics les plus en situation de fragilité dans leur parcours vers et dans l’emploi sont concernés et ont besoin d’un accompagnement.

Dès lors, nous appelons le Gouvernement Wallon à l’ouverture d’un dialogue constructif avec l’ensemble du secteur, en vue de rencontrer l’objectif de la remise à l’emploi des Wallons tout en préservant le secteur de l’insertion socioprofessionnelle.
 

Informations pratiques

  • 9h : rassemblement Place St Aubain ;
  • 9h45 : passage devant le Parlement Wallon ;
  • 10h30 : arrivée rue Mazy (Gouvernement Wallon) ;